Par

Nicolas Zaugra

Publié le

22 juin 2025 à 15h44
; mis à jour le 22 juin 2025 à 16h05

En février dernier, Jean-Michel Aulas dénonçait des « violences extrêmes qui se développent » à Lyon et attaquait Grégory Doucet sur son bilan sécuritaire.

Cinq mois plus tard, l’ancien patron de l’OL a avancé dans sa réflexion pour une possible candidature aux municipales 2026. Alors qu’il dira « d’ici fin juin » comment et avec qui il veut se lancer, le quasi candidat fait de premières propositions sur le sujet de la sécurité.

Ce dimanche 22 juin, il développe ses premières mesures qu’actu Lyon a pu consulter. Il propose notamment un meilleur déploiement de la police municipale, des brigades thématiques et une brigade municipale pour la sécurité dans les transports en commun

« Les Lyonnais encaissent l’insécurité »

Jean-Michel Aulas s’en prend à Grégory Doucet et à la majorité de gauche. « Pendant que la municipalité trace des ZTL et piétonnise à tout-va, les Lyonnais encaissent l’insécurité. Les priorités ont été inversées. La sécurité n’est pas un gros mot. C’est la première des solidarités (…) », attaque Aulas.

Il cite des chiffres, piochés dans l’Atlas de la délinquance 2024 du ministère de l’Intérieur, pour énoncer une progression de la délinquance. « À Lyon et dans ses agglomérations, les chiffres sont accablants : +45% de violences aux personnes depuis 2020, +62 % de coups et blessures, +82 % de vols avec violences », liste le quasi candidat.

Les chiffres cités couvrent précisément la zone Police de Lyon et de son agglomération (…). C’est cette zone qui reflète le cœur urbain de la Métropole de Lyon : là où se concentrent les problématiques liées à la densité, aux transports, aux quartiers sensibles, aux flux intra-urbains. C’est donc le périmètre le plus pertinent pour évaluer l’évolution réelle de la délinquance dans l’espace gouverné par la municipalité, en interaction constante avec son environnement immédiat.

L’essentiel des faits recensés dans cette zone se situe à Lyon même, qui représente, et de loin, la part la plus importante des infractions – ce que confirment les données historiques et les répartitions par circonscription.

Jean-Michel Aulas

« Attention, qu’on ne me fasse pas dire ce que je ne dis pas : la préfecture et tous ses agents, tous les policiers nationaux et municipaux font un travail remarquable dans contexte très difficile, et je tiens à les remercier et à saluer leur courage », dit-il à l’endroit de l’Etat.

Police municipale « plus présente » et mieux « formée », unités spécialisées…

Jean-Michel Aulas liste trois grandes mesures à ce stade de la pré-campagne. Il veut « d’abord une police municipale plus présente, mais aussi mieux formée. Il faudrait engager un plan de professionnalisation ambitieux ». Le chef d’entreprise ne propose pas d’embauches de policiers en plus contrairement à certains élus Les Républicains. 

Pour lui, la police municipale lyonnaise doit bénéficier de « formations continues en gestion de conflit, violences conjugales, troubles psychiques, radicalisation. »

Il propose aussi la « création d’unités spécialisées » basées sur la « tranquillité publique », les « violences intrafamiliales » et les « rodéos urbains. »

La création d’une brigade de sécurité dans les transports en commun

L’une des mesures phares est le « déploiement d’une véritable police des transports, dans les métros, les bus, les gares. »

Selon les informations d’actu Lyon, Jean-Michel Aulas estime que « la Ville de Lyon pourrait réfléchir à la création de sa propre brigade des transports à l’échelle municipale, en lien avec les TCL et les forces nationales ». Il s’agirait de « patrouilles dans les stations, dans les rames, dans les pôles d’échange – visibles, identifiables, formées comme à Marseille, Lille, Strasbourg ».

La police procédera aussi à des contrôles de respect du couvre-feu dans le métro lyonnais.
La police nationale dans un métro lyonnais. (©LD / actu Lyon)

Une brigade qui serait donc complémentaire du service interdépartemental de sécurisation des transports en commun du Rhône (SISTC) rattaché au ministère de l’Intérieur et donc à l’Etat.

« La Ville a toute légitimité à prendre sa part (sur ce sujet, NDLR). Elle ne peut pas continuer à botter en touche en renvoyant systématiquement au Sytral ou à l’État. Ce qu’on propose, c’est une unité municipale dédiée, intégrée dans un plan local de tranquillité publique, en coordination bien sûr avec le SISTC, mais avec un ancrage territorial fort et un ciblage intelligent des horaires et des lignes sensibles », explique l’entourage de Jean-Michel Aulas.

A droite, certains membres de l’opposition métropolitaine comme Gilles Gascon (maire de Saint-Priest) et Alexandre Vincendet (maire de Rillieux-la-Pape) proposent la création d’une police métropolitaine des transports.

Sur la vidéosurveillance, une démarcation de Pierre Oliver

Du côté de la vidéosurveillance, alors que Grégory Doucet a finalement consenti à déployer 60 nouvelles caméras dans la ville d’ici 2026, Jean-Michel Aulas se démarque de la proposition de son possible allié Pierre Oliver. Le maire LR propose d’en installer 2 000 nouvelles voire plus dans Lyon. 

Pas question de parler de chiffre côté Jean-Michel Aulas. Il défend « un plan de vidéoprotection sérieux et crédible » qui est « fondé sur les données, les cartes, les typologies, et non sur des effets d’annonce. Il faut une sécurité mobile, intelligente, ciblée. » 

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