Par
Rédaction Paris
Publié le
12 avr. 2025 à 6h28
De quoi se faire des rides…Depuis plusieurs années, un pharmacien basé dans le 16e arrondissement de Paris est en guerre avec ses pairs après que ceux-ci ont découvert qu’il délivrait régulièrement du botox à ses clients alors même que cette substance ne peut normalement être délivrée que par des chirurgiens esthétiques.
Une interdiction d’exercer pendant un an pour le pharmacien du 16e arrondissement
Le président du Conseil régional de l’ordre des pharmaciens d’Île-de-France avait en effet déposé plainte contre ce confrère, qui exploite la pharmacie Gaillard-Hervé, installée dans la rue de la Pompe. Ce dernier avait au préalable été condamné le 21 décembre 2017 dans le cadre d’une Comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité (CRPC) devant le tribunal de grande instance de Paris pour avoir délivré du botox de « manière inhabituelle à de nombreux clients »
Il avait donc dû payer une amende de 7 000 euros au Trésor public pour avoir illégalement délivré cette substance classée comme vénéneuse – du Botox en poudre pour solution injectable- qui ne peut être prescrite que par certains spécialistes, comme les chirurgiens esthétiques ou les dermatologues.
Après avoir été interdit d’exercer pendant un an en avril 2023, il avait vu sa peine amoindrie lors de son appel en juillet 2024 devant les instances nationales : il avait écopé de neuf mois d’interdiction d’exercice et de trois autres avec sursis. La peine devait ainsi s’exécuter du 1er novembre 2024 au 31 juillet 2025 inclus. Mais l’intéressé avait formé un pourvoi devant le Conseil d’Etat.
Une question de forme pour le Conseil d’Etat
Comme beaucoup d’autres pharmaciens traînés devant leur chambre disciplinaire, il soutenait qu’il n’avait « pas été informé du droit qu’il avait de se taire préalablement à l’audience de la chambre de discipline ».
« Il ressort des mentions de la décision attaquée qu’il était présent à l’audience et que la parole lui a été donnée », constate le Conseil d’Etat dans un arrêt en date du 20 février 2025 et qui vient d’être rendu public. Et « il n’est pas établi (…) que les propos qu’il y a tenus n’auraient pas été susceptibles de lui préjudicier ». La décision a donc été rendue « au terme d’une procédure irrégulière », en déduisent les juges parisiens.
Au final, le pharmacien est donc « fondé à demander l’annulation de la décision » et l’affaire a été renvoyée devant la chambre de discipline du Conseil national de l’ordre national des pharmaciens. Mais ses autres arguments « n’auraient pas été de nature à entraîner l’annulation de la décision », prévient d’ores et déjà le Conseil d’Etat.
CB-PressPepper
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