Malgré les quatre buts inscrits en fin de rencontre, ce sont surtout les errements de l’arrière-garde française qui ont marqué les esprits, jeudi, en demi-finales de la Ligue des nations face à l’Espagne (5-4), laissant un sentiment « mitigé » au sélectionneur Didier Deschamps. Même si les retrouvailles avec le vieux rival allemand, ce dimanche (15 h) auront pour cadre une partie sans réel enjeu sportif, elles tombent donc à point nommé en offrant aux Bleus une belle occasion de se racheter contre un adversaire prestigieux et d’éviter de sombrer totalement dans la sinistrose avant le début, en septembre, des qualifications pour la prochaine Coupe du monde.

Le test ne sera pas anodin devant le public allemand et face à une formation qui avait surclassé les vice-champions du monde, le 23 mars 2024, en amical, à Lyon (2-0). D’autant que les hommes de Julian Nagelsmann seront également revanchards après avoir subi la loi du Portugal sur leur sol (2-1), jeudi, à Munich.

Lenglet également forfait

Le revers contre l’Allemagne, il y a un peu plus d’un an, a été le prélude d’une période guère enthousiasmante pour la France qui a enchaîné, depuis, les prestations sans grande saveur, malgré un rang de demi-finaliste à l’Euro 2024. Un sursaut serait le bienvenu pour aborder sans turbulences le dernier exercice de Deschamps à la tête des Bleus et la quête d’un billet pour le Mondial 2026 aux États-Unis, au Mexique et au Canada, le principal objectif de l’année.

Mais avant de se frotter à l’Ukraine, à l’Islande et à l’Azerbaïdjan, il y a une confiance à retrouver et des nuages à chasser, même si le sélectionneur devra encore bricoler pour composer son onze de départ, notamment en défense, les absences pour ce rassemblement de trois titulaires (Dayot Upamecano, William Saliba et Jules Koundé) ayant pesé très lourd face aux champions d’Europe espagnols. À ces indisponibilités s’est ajoutée celle de Clément Lenglet (hanche), en grande difficulté jeudi.

Cherki pour bousculer la hiérarchie

Plus problématique, Deschamps a enregistré, vendredi, les forfaits des deux attaquants parisiens Ousmane Dembélé (cuisse) et Bradley Barcola (genou), remis à la disposition du PSG à un peu plus d’une semaine de l’entrée en lice des vainqueurs de la Ligue des champions au Mondial des clubs, le 15 juin, contre l’Atlético de Madrid.

Rayan Cherki devrait ainsi logiquement avoir de nouveau sa chance après son entrée en jeu fracassante en fin de match face à la Roja, pour sa première sélection. Le jeune Lyonnais (21 ans), auteur d’un but magnifique et d’une passe décisive, va tenter de bousculer la hiérarchie dans un secteur offensif où les talents ne manquent pas, contrairement à la défense, au faible réservoir.

« Beaucoup de changements »

Pour le reste, Deschamps a annoncé, samedi, qu’il effectuerait « beaucoup de changements » pour une rencontre qui revêt un « intérêt relatif » à ses yeux, malgré le pedigree de l’opposition. Il faudra surtout observer si le sélectionneur maintient une organisation avec quatre joueurs à vocation offensive, comme sur les deux dernières sorties des Bleus, une option en 4-2-3-1 qui ne lui a pas trop réussi contre les coéquipiers de Lamine Yamal.

« Je ne me suis jamais privé des joueurs offensifs. On a eu énormément d’occasions contre l’Espagne, mais on a aussi pris cinq buts. C’est une question d’équilibre. Ce sont, pour la plupart, des jeunes joueurs. Je ne vais pas me plaindre d’avoir beaucoup d’offensifs mais ça demande confirmation », a-t-il déclaré.

Mbappé restera avant-centre

Une chose est sûre : la superstar et capitaine Kylian Mbappé, toujours à la recherche d’une performance convaincante depuis plus d’un an en bleu, continuera d’évoluer au poste d’avant-centre, comme il le fait au Real Madrid. « Il est habitué à jouer dans ce positionnement où il est très efficace, il n’est pas meilleur buteur européen pour rien (Soulier d’or, NDLR). Il a joué toute la saison dans l’axe. Il n’a pas le registre de Giroud mais je considère que la meilleure position pour lui et pour nous, c’est l’axe », a expliqué le sélectionneur.

Les équipes probables

France: Maignan (ou Chevalier) – Malo Gusto, Konaté, L. Hernandez, Digne – Tchouaméni, Rabiot – Kolo Muani, Cherki, Thuram – Mbappé (cap.). Sélectionneur: Didier Deschamps.

Allemagne: Ter Stegen – Kimmich (cap.), Tah, Koch, Mittelstädt – Nmecha, Goretzka – Gnabry, Wirtz – Undav, Füllkrug. Sélectionneur: Julian Nagelsmann.

Arbitre: Ivan Kruzliak (SVK).