IAN LANGSDON / AFP
L’enquête avance sur le faux mariage à Disneyland Paris, deux suspects déférés ce lundi 23 juin, à Meaux. (Photo d’illustration)
JUSTICE – La justice cherche encore à éclaircir les circonstances de ce faux mariage organisé samedi 21 juin à l’aube dans le parc de Disneyland Paris, privatisé pour l’occasion, à une trentaine de kilomètres à l’est de Paris, en Seine-et-Marne.
Le commanditaire présumé de cette cérémonie fictive, qui jouait le rôle du marié censé épouser une enfant, sera déféré lundi au tribunal de Meaux, où il risque d’être mis en examen pour escroquerie et abus de confiance, a indiqué ce dimanche 22 juin le parquet.
Une ressortissante lettone, âgée de 24 ans, et ayant joué le rôle de la sœur de la mariée lors de l’évènement, sera également déférée lundi.
Le faux marié est « vraisemblablement de nationalité britannique »
« Toute infraction au préjudice de la mineure ayant été écartée, le parquet de Meaux retient à l’encontre de ces deux personnes les délits d’escroquerie et d’abus de confiance au préjudice de la société Disneyland Paris laquelle a, par ailleurs, régularisé une plainte en ce sens », a annoncé le procureur de la République de Meaux, Jean-Baptiste Bladier dans un communiqué.
Le commanditaire présumé est un individu « vraisemblablement de nationalité britannique et dont l’identité n’est pas encore établie de manière certaine à cette heure », qui aurait 22 ans.
Il jouait « le rôle du marié après avoir été maquillé de manière professionnelle afin d’afficher un visage totalement différent du sien », a précisé le procureur de la République de Meaux.
Une fillette « apeurée et confuse » parmi les figurants
L’évènement avait semé l’émoi car la prétendue mariée était une fillette ukrainienne de 9 ans et parmi la centaine de figurants, tous n’étaient pas informés que les noces n’étaient pas réelles, selon une source policière.
D’après les informations du Parisien, la petite fille était « apeurée et confuse » et portait des talons « d’une douzaine de centimètres scotchés à ses pieds ».
Mais le procureur souligne que l’enfant ukrainienne, arrivée en France deux jours avant l’événement, n’a subi « aucune violence, ni physique, ni sexuelle » et « n’a pas été forcée à jouer ce rôle » de mariée.
Les investigations, menées « au départ sous la qualification de violences sur mineure de 15 ans et escroquerie », ont révélé que « ce mariage était en réalité une cérémonie fictive destinée à être filmée à titre privé », insiste le procureur.
L’identité d’un ressortissant letton « usurpée »
Le jeune commanditaire aurait « recruté, avec l’aide d’une citoyenne lettone, d’autres ressortissants lettons pour assurer le bon déroulement de l’évènement, ainsi qu’une centaine de figurants français, faussement présentés à la société Disneyland Paris comme étant les invités du mariage », selon le parquet.
Pour le parquet, la société Disneyland Paris a été trompée, « l’organisateur ayant usurpé l’identité d’un ressortissant letton et utilisé des faux documents pour obtenir la conclusion du contrat de privatisation du parc ».
L’évènement devait se dérouler entre 5 h et 7 h, en dehors des heures d’ouverture au public, sur les lieux spécialement privatisés « pour un coût total de 130 000 euros », selon une source policière. Mais Disneyland Paris a assuré dans un communiqué, transmis dimanche à l’AFP, qu’il avait « été immédiatement annulé » par ses équipes « après l’identification d’importantes irrégularités ».
Quatre personnes au total avaient été interpellées. Mais les gardes à vue avaient été levées dès samedi pour la mère de la fillette, une Ukrainienne de 41 ans, et pour un homme de 55 ans, de nationalité lettone.