A Toulouse (Haute-Garonne), cinq tunneliers percent les 21 km souterrains de la ligne C du métro à une cadence de 10 à 20 m par jour. Leur progression est scrutée à la loupe, heure par heure, par des milliers de capteurs. Ces prismes topographiques ont été positionnés au fur et à mesure du percement, sur les édifices publics et privés environnants et les infrastructures du futur métro, par le maître d’ouvrage Tisséo Ingénierie. « La sécurité des bâtis est un sujet sur lequel il n’était pas question de faire le moindre compromis et pour lequel nous avons pris des dispositions dès la phase de tests, en amont », pointe Jean-Jacques Laporte, le chef de projet de la ligne C chez Tisséo Ingénierie.

Carnet de sensibilité

Des recherches documentaires poussées ont ainsi été effectuées, afin de retrouver les permis de construire. Ont ainsi pu être déterminées la classification, la nature, la structure et la sensibilité des bâtiments situés dans un faisceau d’une cinquantaine de mètres de large autour du tracé. Ces informations, ensuite confirmées par des experts de terrain par le biais de 700 sondages, ont donné lieu à un carnet de sensibilité du bâti. « Nous avons ainsi défini la zone d’influence géotechnique à l’intérieur de laquelle les interventions sont susceptibles de produire des effets en surface », précise Marc Chojnacki, le directeur des travaux pour Systra Arcadis, maître d’œuvre.

A l’issue de ces études préparatoires, 10 bâtiments, déjà fragilisés, ont dû être confortés sur l’ensemble du tracé de la future ligne de métro, tandis que 1 200 constats d’huissiers préventifs ont été effectués en amont.

Une fois positionnés, les capteurs topographiques sont surveillés plusieurs fois par heure et, en cas de déclenchement d’un seuil d’alerte, la pression du tunnelier est adaptée pour éviter de provoquer des mouvements. L’apparition de fissures a été signalée pour trois maisons dans le quartier Bonnefoy. Une levée de doute a été effectuée avec un huissier et les fissures, comparées avec le constat initial.