Tim Guldimann, ancien ambassadeur suisse à Téhéran, était le grand invité du 19h30. Ce diplomate aguerri estime qu’un embrasement du conflit est désormais fort probable. Cela dit, la situation ne devrait pas dégénérer en « une guerre de grande largeur » impliquant d’autres Etats que les belligérants actuels, selon lui.
« Le danger d’escalade dépendra surtout de la réaction des Iraniens », ajoute-t-il. Jusqu’ici, ceux-ci sont restés plutôt en retrait.
Ils pourraient réagir de trois façons, résume Tim Guldimann: « Lancer de nouveau des fusées contre Israël » — ce qu’ils font déjà — ou attaquer les quelque « 40’000 militaires américains dans la région, ce qui serait « très dangereux ».
Enfin, le régime pourrait décider de fermer le détroit d’Ormuz, « ce qui affecterait directement les autres pays de la région », mais l’ancien ambassadeur ne croit pas à ce dernier scénario.
Le régime iranien peut-il encore tenir?
Le gouvernement de Donald Trump affirme ne pas souhaiter un changement de régime en Iran, mais le diplomate – qui a représenté les intérêts américains en Iran de 1999 à 2004 – prend cette déclaration avec des pincettes.
« La question est de savoir si l’on croit toujours les Américains. Ils racontent une chose aujourd’hui, et demain matin, le contraire », avertit-il.
Faire preuve de « courage »
Tim Guldimann insiste encore: en frappant l’Iran, les Etats-Unis « ont violé le droit international public […] et maintenant, ils disent ‘nous sommes dans une phase de paix' ».
Face à cette situation, que peut faire la Suisse, outre proposer ses bons offices? Selon le diplomate, le Conseil fédéral devrait faire preuve de « courage » en constatant les violations du droit international public.
Pour Tim Guldimann, il n’est pas forcément nécessaire de condamner, mais « simplement de constater » quand un acteur du conflit enfreint les lois, et ce afin que la Suisse reste un interlocuteur « crédible » pour les conflits à venir.
>> Voir l’interview complète de Tim Guldimann dans le 19h30 : 