Veille-t-il sur les tombeaux des ducs de Bourgogne ? Yan Pei-Ming, l’artiste à la renommée mondiale et enfant chéri de Dijon, orne désormais un mur de la célèbre salle des tombeaux des ducs de Bourgogne du musée des Beaux-Arts de Dijon. Par trois fois. Peint sur ces majestueux autoportraits, de 400 par 280, Yan Pei-Ming semble flotter au-dessus des tombeaux, rappelant ainsi la crucifixion du Christ entre les deux larrons. Il ne manque que la croix.
« Il semble en lévitation face aux gisants »
« L’idée était de confronter Yan Pei-Ming aux plus grands sculpteurs du XVe siècle […]. Il semble en lévitation face aux gisants, c’est très spectaculaire », s’enthousiasme, Frédérique Goerig-Hergott, directrice du musée des Beaux-Arts.
Ces œuvres magistrales, réalisées en 2012, sont à découvrir jusqu’en janvier 2026. Mais comment travaille-t-il sur des œuvres aussi grandes ? « Les œuvres sont accrochées très bas sur le mur et l’artiste utilise une nacelle qui lui permet de prendre de la hauteur. Il peint avec des pinceaux très larges qu’il fait fabriquer », explique la directrice.
18 œuvres de Yan Pei-Ming au musée des Beaux-Arts
Cet accrochage du triptyque Yan Pei-Ming, au nom énigmatique Nom d’un chien ! Un jour parfait, rend hommage à l’artiste qui a récemment fait don au musée dijonnais de trois aquarelles représentants des Pleurants, installés dans la salle 10, juste à côté des tombeaux des ducs dont il s’inspire. Le musée voulait garder une trace de l’exposition emblématique de 2019, L’homme qui pleure de Ming, qui avait marqué la réouverture de la structure en 2019. « Yan Pei-Ming a réinterprété les Pleurants avec son propre chagrin survenu lors du décès de sa mère », explique Frédérique Goerig-Hergott. Avec ce cadeau exceptionnel, le musée des Beaux-Arts conserve désormais 18 œuvres de Yan Pei-Ming, qui s’impose comme une figure incontournable de l’art. Et de Dijon bien sûr.