L’amélioration de la prise en charge des insuffisants rénaux sous dialyse a franchi un seuil au CHRU de Nancy. L’hôpital universitaire et l’Association lorraine pour le traitement de l’insuffisance rénale (ALTIR) ont scellé leur union au sein d’un Groupement de coopération sanitaire (GCS) UDAC. Ce mariage d’intérêt vise à fluidifier le parcours des patients. La constitution de l’UDAC s’est assortie d’un déménagement des salles de dialyse d’ALTIR sur un plateau de Brabois adultes, anciennement occupé par un laboratoire.
Renforcer la capacité de dialyse
Un investissement conjoint d’1,8 millions d’euros a été consenti pour mener à bien ce projet de rénovation qui comprend, notamment, la création de huit postes de dialyse supplémentaires. Les installations et le siège de L’ALTIR se trouvaient dans une construction vétuste localisée en dehors du bâtiment central de Brabois. « On a mis en commun des moyens pour renforcer la capacité de dialyse par rapport au besoin de santé de la population. Dans le Grand Est, on a une prévalence des maladies rénales plus importante que dans d’autres régions », a indiqué ce mardi 17 juin, Arnaud Vanneste, directeur général du CHRU de Nancy.
Surtout, cette reconfiguration doit permettre de mieux accompagner les patients tout au long de leur parcours en instaurant dans le GCS une gestion administrative commune au CHRU et à l’ALTIR. Les deux partenaires collaborent étroitement depuis longtemps, le « CHRU ayant peu de places en dialyse ». Fondée en 1972, l’Association lorraine pour le traitement de l’insuffisance rénale compte onze centres en Lorraine répartis dans les quatre départements. Elle accueille plus de 500 patients. Elle offre aux insuffisants rénaux des services de dialyse à proximité de chez eux, voire à leur domicile.
Optimisation du parcours
De son côté, le CHRU de Nancy assure le dépistage, la prise en charge médicale… Le Pr Luc Frimat, chef du service de néphrologie du CHRU de Nancy , décrit cette répartition des rôles : « Il existe quatre grands niveaux de sévérité pour l’hémodialyse et un niveau pour la dialyse péritonéale. Le patient qui présente des maladies associées nécessitant une dialyse en secteur hospitalier, est orienté vers le centre lourd dont nous nous occupons. » Après, poursuit le spécialiste, « nous avons des structures de plus en plus allégées jusqu’au domicile du patient que coordonne l’ALTIR ».
L’originalité de l’UDAC, qui n’a pas d’équivalent en France à ce jour, est « de renforcer l’articulation entre les deux structures, de l’optimiser et de permettre aux patients d’avoir, à la fois les meilleurs traitements et une qualité de vie préservée », développe Luc Frimat, avant d’ajouter : « Cette collaboration permet d’être à l’écoute du patient, de respecter sa décision concernant le traitement qu’il souhaite suivre. L’optimisation du parcours et le maître mot pour les malades. » Cette soudure se traduisait déjà dans les faits. L’établissement nancéien met, notamment, à disposition de l’ALTIR certains de ses néphrologues, comme le Dr Nicolas Peters, responsable du site ALTIR du CHRU. Des médecins sont en temps partagé et d’autres sont 100 % ALTIR. L’UDAC réunit Nicolas Peters et le Dr Emmanuelle Laurain, néphrologue du CHRU de Nancy, pour une coordination collégiale des deux entités.