Au même titre que les cambriolages, « le vol de véhicules dans le sud de l’Oise est un véritable fléau », a dénoncé la substitut du procureur durant son réquisitoire. Le profil des voleurs jugés ce vendredi 20 juin par le tribunal de Senlis (Oise), est lui plus « surprenant » au regard de leur casier vierge et leur bonne insertion sociale.

Deux jeunes majeurs de 20 ans originaires d’Ile-de-France comparaissaient pour des faits de vols en réunion et vol par majeur avec l’aide d’un mineur. Ce dernier a lui été déféré ce vendredi au tribunal de Meaux.

Entre le 16 avril et le 10 juin, l’équipe de malfaiteurs est soupçonnée d’avoir commis sept vols – des Toyota Rav 4, des Peugeot 5008 et 3008 – en majeure partie dans le sud de l’Oise, mais aussi en Seine-et-Marne et dans les Yvelines.

« Je vais bosser dur pour rembourser les frais »

« Je garde le silence », répond laconiquement Nolan R., en réponse aux questions du juge. « Je reconnais juste avoir été sollicité pour conduire des individus d’un point A à un point B », se contente de son côté Quang V., qui dit avoir empoché cent euros par trajet sans se « sans se poser de questions ».

Pas franchement loquaces quand il s’agit d’expliquer les raisons de leurs allées et venus nocturnes à Nanteuil-le-Haudouin ou Lamorlaye. Pas franchement rodés à l’activité criminelle non plus. Les gendarmes du Groupe de Lutte contre les Atteintes aux Véhicules (GLAV) de Senlis, n’ont pas eu la moindre difficulté à remonter la piste de voleurs, après que le véhicule de Nolan R. a été contrôlé inopinément par la police du 93.

À chaque fois le même manège : la Peugeot 208 du jeune homme était repérée par les caméras des vidéos surveillance des communes ciblées, suivant de près le véhicule tout juste volé. Le bornage des téléphones des prévenus a ensuite permis de déterminer avec précision les implications de chacun.

Pour Hugo Gouysse, avocat de Quang V. – impliqué sur trois vols – il ne s’agit que de « deux exécutants » chargés de conduire le véhicule. Tous deux auraient été recrutés via les réseaux sociaux pour le compte « d’un réseau beaucoup plus important » que les investigations n’ont pas permis de démanteler, a-t-il regretté.

« Ça ne va pas se reproduire. Mon père a pris un avocat, je vais devoir bosser dur pour rembourser les frais », assure, Quang V., travailleur en CDI dans les beaux quartiers de Paris. Il a finalement été condamné à 8 mois prison ferme qu’il effectuera sous bracelet électronique. Nolan R., impliqué sur la totalité des faits, à lui été condamné à 16 mois prison dont 8 mois fermes avec mandat de dépôt. Tous deux auront également interdiction de paraître dans l’Oise et devront rembourser les parties civiles.