La violence avec en toile de fond l’antisémitisme a frappé dans la banlieue de Toulouse la semaine dernière. Un mineur de 15 ans s’est en effet présenté jeudi 19 juin au commissariat de Colomiers dans le but de déposer plainte pour une agression.
Selon un communiqué dimanche du procureur de la république de Toulouse, David Charmatz, la victime a expliqué avoir retrouvé le 18 juin « une jeune fille avec laquelle il conversait sur les réseaux sociaux pour un rendez-vous. Celle-ci se présentait, accompagnée d’un autre mineur et, sous un faux prétexte, ils attiraient la victime dans une cave. Sur place un troisième mineur l’attendait un couteau à la main ».
Une agression « diffusée sur les réseaux sociaux »
Selon les déclarations, du mineur de 15 ans, la jeune fille est alors sortie et l’agression a commencé. Il a été contraint de retirer son tee-shirt, de danser et de s’agenouiller puis forcé de prier et de supplier ses agresseurs, tout en étant traité de « sale juif », selon le procureur.
La victime a ensuite pu repartir. Il aurait en outre été menacé de mort s’il déposait plainte. La scène de violences et d’humiliation a été filmée. Le mineur assure avoir constaté « le lendemain qu’elle avait été diffusée sur les réseaux sociaux ».
Selon le procureur, « la victime qui n’était pas de confession juive était scolarisée à l’ORT de Colomiers, lycée professionnel privé judaïque, sous contrat avec l’état ».
Deux suspects interpellés
Les investigations ont permis d’identifier un premier mineur âgé de 14 ans. Il a été placé en garde à vue le 20 juin. Un second adolescent, âgé de 16 ans, a, lui, été placé en garde à vue le 21 juin. Les deux suspects ont reconnu avoir participé à une séance d’humiliation de la victime. S’ils évoquent la présence d’un couteau, l’un et l’autre ont par contre contesté le caractère antisémite des faits commis. Selon eux, la victime aurait été attirée dans ce guet-apens pour un autre motif. Le second mineur interpellé a en outre expliqué avoir fait disparaître le couteau en comprenant qu’une enquête était en cours.
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Selon le procureur, les enregistrements retrouvés sur l’un des téléphones portables saisis confirment la scène d’humiliation et les violences mais aucun propos antisémite n’est entendu. L’arme n’a pas été retrouvée et la jeune fille n’a pas pu être identifiée ni entendue.
Une information judiciaire a été ouverte pour violences avec préméditation, séquestration suivie de libération volontaire avant le 7e jour, diffusion de l’enregistrement d’images relatives à la commission d’une atteinte volontaire à l’intégrité de la personne et menaces de mort sous condition.