« C’est l’enfer, le monde à la piscine… alors dans les bassins extérieurs, je n’ose même pas imaginer », soupire Antoine, habitant du XXe arrondissement, qui ne compte pas changer ses habitudes cet été. Pour nager ou simplement se rafraîchir, il continuera de fréquenter la piscine Yvonne-Godart (XXe), son repaire habituel.

Et pourtant, Paris n’a jamais offert autant de possibilités de baignade. Entre la réouverture des piscines après les Jeux olympiques et l’ouverture de nouveaux bassins extérieurs, dont trois dans la Seine, la capitale se dote d’une offre « encore jamais atteinte », se félicite Pierre Rabadan, adjoint au sport à la mairie de Paris.

En 2024, les Parisiens pouvaient profiter de 29 piscines et de 7 sites de baignade, comme la zone surveillée dans le canal Saint-Martin (XXe). En 2025, ce sont 36 piscines et 11 points de baignade qui seront accessibles. Parmi les nouveautés les plus attendues : les sites aménagés dans la Seine, au bras Marie (Paris Centre), au port de Grenelle (XVe) et à Bercy (XIIe). Ce dernier, le plus vaste des trois, pourra accueillir 300 nageurs simultanément. La Ville a déboursé 11,2 millions d’euros dans l’aménagement de ces zones de baignade surveillée. À cela s’ajouteront 2,6 millions d’euros chaque saison pour assurer leur fonctionnement.

Un nouveau site éphémère dans le XVIIe

Autre temps fort de cet été post-Jeux : la réouverture des piscines qui avaient été réquisitionnées ou transformées pour les Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024. C’est le cas notamment de la piscine Georges-Vallerey (XXe), qui avait accueilli les entraînements pour la natation, la nage marathon et le triathlon. Après deux ans de lourds travaux, l’établissement a rouvert en avril 2025, doté de bassins flambant neufs.

Parmi la trentaine de piscines municipales, certaines disposent également de toits découvrables. C’est le cas des piscines Le Gall (XIIe), Baker (XIIIe) ou Keller (XVe).

La municipalité a également mis en place une série de bassins d’été temporaires, installés dans différents arrondissements. Cette année, un tout nouveau fait son apparition au stade Just-Fontaine, dans le XVIIe arrondissement. Il fait partie des huit bassins extérieurs gratuits accessibles du 5 juillet au 31 août, à l’exception de celui du canal Saint-Martin, qui ouvrira le 6 juillet.

Ces installations visent un public large : « Pour que ceux qui restent à Paris pendant l’été et ne peuvent pas partir en vacances aient des endroits pour se rafraîchir », poursuit Pierre Rabadan. Grâce à l’élargissement de l’offre cette saison, l’élu espère « éviter que tout le monde se concentre au même endroit dès que le mercure grimpe ».

Pas assez de maîtres nageurs

Car en période de forte chaleur, l’affluence peut être impressionnante. « La baignade de la Villette est la plus fréquentée de celles qui sont gratuites, et la piscine de la Butte-aux-Cailles la plus fréquentée des payantes, avec parfois jusqu’à 2 000 entrées par jour », indique Mathieu Bourgau, élu du personnel FO à la Ville de Paris et maître nageur à la piscine de la Butte-aux-Cailles. Mais pas d’inquiétude : « Ces deux sites sont conçus pour absorber cette affluence », précise-t-il.

Bien que la Ville ait recruté une trentaine de surveillants de baignade saisonniers, « il en manque, ainsi que des maîtres nageurs », assure Mathieu Bourgau. En conséquence, il craint « des annulations d’activité d’aquagym ou de leçons de natation ».

Certaines piscines fermeront à 22 heures

Côté pratique, le tarif reste inchangé : 3,50 euros l’entrée plein tarif, 2 euros pour les tarifs réduits. En cas d’activation du plan canicule par la préfecture, certaines piscines verront leurs horaires prolongés jusqu’à 22 heures.

Six piscines resteront fermées cet été pour cause de travaux. Certaines pour de simples opérations de maintenance, d’autres dans le cadre du plan de la Ville Nager à Paris, qui entend combler le manque de bassins et moderniser un parc longtemps vétuste. Dans le nord de la capitale, la piscine Rouvet (XIXe) ne rouvrira qu’en septembre, tandis que Château-Landon (Xe) attendra début 2026.