Le groupe écologiste de la cité des ducs s’apprête à dévoiler quelques premières mesures pour se démarquer de leurs camarades socialistes et insoumis à l’aune des prochaines municipales. Tout en rêvant d’une union des gauches dès le 1er tour.
Se réjouir du virage écologiste de la ville de Nantes, mais signaler qu’il est encore possible d’en faire plus, beaucoup plus en faveur du climat. Tel était le message du groupe écologiste et citoyen énoncé mercredi 18 juin, lors d’une présentation de leur bilan de mandat au sein de la majorité municipale. Non pas aux manettes de la sixième ville de France, mais bien comme partenaire d’appoint d’une coalition rose-verte scellée il y a cinq ans avec le groupe de la maire socialiste de Nantes, Johanna Rolland. La numéro 2 du PS s’est convertie à l’extrême sensibilité à l’environnement de ses alliés, plaçant son mandat sous le signe de la «bifurcation écologique» et en accélérant la transition verte de l’agglomération. Au risque de finir par faire passer la copie pour l’original ?
«À Nantes, il n’y a jamais eu, et il n’y aura jamais d’écologie sans écologistes», assurent à l’unisson Simon Citeau et Marie Vitoux, adjoints à la ville de Nantes et coprésidents du groupe écologiste. Les deux élus reconnaissent toutefois «l’inflexion du discours» de Johanna Rolland. «Cela veut dire que nos idées infusent, et c’est tant mieux. Mais dire les mots est une chose, poser les actes en est une autre», évoque Marie Vitoux, proche de de La France insoumise, écologiste «radicale» désignée en septembre cheffe de file du groupe pour les municipales.
Chercher l’union malgré les différends
Les élus écologistes font ainsi valoir les «combats internes» menés au sein de l’appareil municipal «pour pousser les curseurs et l’ambition politique» de la majorité au cours des dernières années. Végétalisation de la ville, développement du vélo, des zones piétonnes ou à trafic limité, ou encore la sanctuarisation des espaces naturels et agricoles font partie des dossiers portés par le groupe. Celui-ci a aussi pesé pour bloquer plusieurs chantiers indésirables, tels que l’ambitieux projet de L’Arbre aux Hérons.
Malgré tout, le groupe écologiste cultive quelques profonds différends avec la maire de Nantes, notamment en termes de sécurité, par son opposition à la création d’un centre de rétention administrative (CRA) et la multiplication des caméras en ville. D’autres terrains de désaccords subsistent également autour du nouveau CHU, de projets autoroutiers et d’artificialisation des sols, les écologistes ne voyant pas d’un très bon œil que des terrains d’agriculture biologique soient «tartinés de béton».
Partisans d’une union des listes de gauche dès le premier tour, dans l’esprit du Nouveau Front populaire, les écologistes ont lu avec attention le programme local de La France insoumise, dévoilé lundi et y ont trouvé «un certain nombre de convergences programmatiques». À neuf mois des prochaines municipales, les élus dévoileront, fin juin, leurs premières propositions pour Nantes. Les plans de bataille sont en cours d’élaboration. Les échanges entre socialistes, insoumis et écologistes devraient se poursuivre jusqu’à la fin de l’année – sans perdre de vue l’essentiel : «notre ennemi commun, c’est la droite réactionnaire», acquiescent-ils tous, en chœur.