Par
Rédaction Paris
Publié le
23 juin 2025 à 6h08
Art urbain versus monument historique. Le tribunal administratif a eu à se pencher sur une affaire opposant une filiale d’Orange à la Mairie de Paris et au préfet de région. Il y a deux ans, la Générale de Téléphone – plus connue désormais sous le nom de Orange Store et qui gère les boutiques de l’opérateur de téléphonie mobile – n’avait ainsi pas pu « régulariser » les graffitis faits sur ses locaux situés 270, rue du Faubourg Saint-Martin (10e), l’immeuble situé juste à côté de la boutique Orange de Stalingrad, implantée quant à elle au n°274.
La maire (PS), Anne Hidalgo, s’était en fait « fondée » sur le veto opposé le 30 juin 2022 par l’architecte des Bâtiments de France (ABF) : ce dernier s’était inquiété de la « covisibilité » entre ces graffs et la Rotonde de la Villette, classée aux Monuments historiques depuis 1907.
Une façon « d’inciter à la généralisation des graffitis »
La société avait donc introduit un recours contre l’avis de l’ABF auprès du préfet de la région Île-de-France, son autorité de tutelle, mais celui-ci avait « explicitement rejeté » sa requête le 5 janvier 2023. « Les travaux envisagés pourraient devenir des contre-exemples et inciter à la généralisation des graffitis sur les rideaux métalliques commerciaux, s’inquiétait le représentant de l’État dans la capitale. Ils sont de nature à porter atteinte à la qualité et la mise en valeur des abords du monument historique. »
Saisi en mars 2023 pour se plaindre du refus opposé en juillet 2022 par la maire à la « mise en peinture » du rideau métallique du magasins, le tribunal administratif de Paris vient de débouter la filiale du groupe Orange.
« L’immeuble est situé à moins de 500 m de la Rotonde de la Villette, lui donnent raison les jugent dans un jugement en date du 28 avril 2025, qui vient d’être rendu public. Contrairement à ce que soutient la société, cet immeuble se situe également dans le champ de covisibilité de ce monument. »
« D’autres bâtiments régulièrement tagués »
La « circonstance » que le métro aérien « cache une partie » de la Rotonde de la Villette est « sans incidence » sur le refus opposé par la maire de Paris puisque « ce monument est bien visible à l’œil nu en même temps que l’immeuble situé rue du Faubourg Saint-Martin depuis le croisement entre cette rue et la place de la Bataille de Stalingrad ».
« Si la société soutient que les travaux, qui visent la mise en peinture par des éléments d’art urbain des rideaux métalliques protégeant la devanture du 270, ne sont pas de nature à porter à la qualité des abords de la Rotonde, elle n’apporte toutefois pas d’éléments permettant de remettre en cause une telle appréciation », considèrent les juges.
« Si la société se prévaut de ce que les travaux s’inscrivent dans le cadre d’une mise en valeur de l’art urbain, elle n’apporte aucun élément de nature à justifier de la valeur artistique des inscriptions figurant sur le rideau métallique », concluent les juges.
« En outre, de nombreux autres bâtiments situés aux abords de la Rotonde sont régulièrement dégradés par des tags et des graffitis. […] C’est à bon droit que le préfet a pu considérer qu’il y avait lieu de ne pas ‘inciter à la généralisation de graffitis sur les rideaux métalliques commerciaux’. »
Orange Store a jusqu’au 28 juin 2025 pour contester ce jugement devant la cour administrative d’appel de Paris.
/GF (PressPepper)
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