Pour les étudiants étrangers, les nouvelles restrictions américaines représentent un tournant inquiétant, explique The Economist. La suspension des entretiens de visa décidée par l’administration Trump signifie que, “quel que soit l’endroit où ils envisagent d’étudier”, les étudiants ne peuvent plus obtenir de rendez-vous, compromettant leur arrivée dès la rentrée prochaine.

Cette politique risque d’avoir des effets durables :

“Le risque est à la fois une forte baisse du nombre d’étrangers qui se présenteront cet automne et une dépression plus durable causée par le fait que les futurs candidats se tourneront vers des pays qui semblent plus accueillants que l’Amérique.”

Le contraste avec les autres pays anglophones est frappant : “Les étudiants étrangers ne représentent qu’environ 6 % des étudiants de l’enseignement supérieur aux États-Unis, contre plus de 25 % dans chacun de ses principaux concurrents : la Grande-Bretagne, l’Australie et le Canada.” Ces pays, perçus comme plus ouverts, pourraient ainsi devenir les nouveaux pôles d’attraction pour les étudiants internationaux, au détriment des universités américaines.

C’est précisément ce que souligne The Independent : pour les universités britanniques, “en claquant une porte, Trump en a ouvert une autre”. Le Royaume-Uni, qui comptait 10 000 étudiants expatriés aux États-Unis en 2023-2024, y voit une occasion inédite de récupérer des profils brillants et fortunés, d’autant que les étudiants internationaux rapportent 43,8 milliards de dollars par an aux États-Unis, selon la Nafsa, association qui rassemble les acteurs de l’éducation internationale. Si “Harvard doit changer ses méthodes”, comme l’affirme Trump, le secteur universitaire britannique, malgré ses coupes budgétaires et son moral en berne, pourrait “exploiter cette ouverture soudaine” pour regagner prestige et revenus.