Par
Lisa Rodrigues
Publié le
23 juin 2025 à 12h21
Cela fait plus d’un demi-siècle que le Planning familial accueille sans distinction les personnes pour des consultations gynécologiques, des conseils en santé sexuelle, ou des entretiens suite à des violences sexuelles et intrafamiliales à Grenoble. C’est d’ailleurs dans la capitale des Alpes que le Planning familial a ouvert son premier centre en 1961, boulevard Gambetta.
Une adresse historique qui est aujourd’hui menacée de fermeture.
Le Planning familial de l’Isère et ses sept centres répartis sur le territoire lancent ainsi un appel au public et aux collectivités territoriales, face à « une situation financière plus que critique », déplore Léa Delahaye, chargée de communication du Planning 38.
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200 000 euros annuels à trouver
Le constat est simple : il manque « au moins » 200 000 euros de budget par an à l’association pour continuer son activité dans les conditions actuelles. « Ça représente 10% de notre budget« , chiffre Léa Delahaye. Un montant qui doit permettre de payer la prime Ségur, versée à chaque salarié du médico-social depuis août 2024.
Le mouvement du Planning familial a soutenu cette mesure au niveau national. Le problème, c’est qu’en tant qu’association, elle n’a reçu aucune compensation financière pour supporter le coût supplémentaire de cette prime. « Or, à Grenoble, on est le plus gros Planning familial de France avec 70 salariés, rappelle la chargée de communication. Ça fait plusieurs mois qu’on alerte sur la situation. »
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Actuellement, la trésorerie du Planning 38 « nous permet de tenir jusqu’au premier trimestre 2027. Au-delà, on sera obligé de diminuer l’activité. » En clair : moins de créneaux de rendez-vous et d’entretiens, des services supprimés, voire un licenciement des salariés et une fermeture de centres, comme dans la Drôme.
« Tous les Plannings sont dans le rouge. Ceux qui restent voient leurs subventions diminuer, soupire la salariée iséroise. Cette année, on célèbre les 50 ans de la loi Veil et on ferme des Plannings familiaux ! »
Appel aux dons
Pour le moment, le Planning 38 se refuse d’envisager le pire et lance un appel aux dons en direction du grand public. Le mécénat d’entreprises privé est aussi envisagé pour trouver de nouvelles sources de financement.
Les collectivités publiques, et notamment le Département de l’Isère, sont aussi appelés à la rescousse.
On appelle à une hausse des subventions publiques, de l’État et des collectivités territoriales. Nos enveloppes ne baissent pas, mais elles ne bougent pas non plus, alors qu’il y a l’inflation, les charges qui augmentent…
Léa Delahaye
Chargée de communication du Planning 38
Contacté à ce propos par la rédaction, le Département de l’Isère indique que « les subventions annuelles sont maintenues au même niveau que les années précédentes concernant le Planning familial de l’Isère, malgré les fortes contraintes budgétaires actuelles ».
« On a des listes d’attente d’un mois »
Cette demande de moyens supplémentaire est justifiée par l’association par une activité en hausse. « Les violences explosent, on a des listes d’attente d’un mois dans certains centres », glisse Léa Delahaye.
En 2024, le Planning 38 a rencontré près de 23 000 personnes, accueilli 5 600 habitants dans ces sept centres, accompagné 360 IVG médicamenteuses, proposé 6 200 consultations et réalisé 8 000 entretiens. Des actes entièrement gratuits et confidentiels, y compris pour les mineurs.
« Dans notre centre historique à Grenoble, on accueille environ 50 personnes par jour en moyenne, rappelle Léa Delahaye. Il y a une demande, il y a urgence ! »
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