Par
Gil Martin
Publié le
23 juin 2025 à 15h07
Même si l’ouverture du 45ème festival a été quelque peu terni par l’annulation de NONO, la dernière création d’Ohad Naharin qui devait être interprété au Corum par la compagnie israélienne la Batsheva, le grand rendez-vous estival (21 juin – 5 juillet) et son incroyable casting est bel et bien lancé. Ce dimanche soir, un autre grand nom de la danse contemporaine a fait son retour à Montpellier, et ce pour trois soirées.
Akram Khan, le retour du roi
Akram Khan, l’un des artistes préférés des Montpelliérains, a pris possession de l’Opéra Comédie… Si le danseur ne monte plus sur scène, il se consacre avec succès à la chorégraphie et vient présenter à Montpellier Danse sa dernière création, « Thikra, Night of Remembering », une pièce pour laquelle le danseur anglo-bengali s’est associé à la grande artiste contemporaine saoudienne Manal AlDowayan qui a conçu décors et costumes.
« La gestuelle précise et poétique des 14 danseuses dialogue avec la musique pour tisser des récits au passé et au présent grâce aux mouvements et aux percussions »
De cet équipage inédit et de grande classe éclot une étonnante et très poétique rencontre entre la culture indoue et la culture arabe. « Chorégraphe et danseur virtuose, emblème de la danse contemporaine cosmopolite, Akram Khan revient aux sources de la danse traditionnelle indienne avec son nouveau spectacle, Thikra, mot d’origine arabe signifiant souvenir », explique Montpellier Danse : « Dans ce voyage à travers le monde et l’imaginaire, le chorégraphe et maître du kathak se concentre sur les souvenirs, la mémoire corporelle et les rituels qui sont selon lui l’unique chose que nous partageons tous, quelle que soit la partie du monde d’où nous venons ».
La griffe de Manal AlDowayan
« En puisant aux racines d’une humanité commune, Akram Khan convoque les ruines de AlUla, vestiges archéologiques récemment découverts en Arabie Saoudite, pour remettre en mouvement ce paysage de fin du monde témoin d’une richesse passée… Manal AlDowayan interroge, elle aussi, les traditions, l’archive, les mémoires collectives, le statut des femmes et l’état de la planète telle qu’elle va. Elle plante sur scène une décor-sculpture, un grand désert, un espace « sacré » comme dans le kathak pour la danse et la musique ».
Vidéos : en ce moment sur Actu14 danseuses sur scène
Avec cette pièce, Akram Kahn invite quatorze danseuses sur scène, assumant le choix d’une troupe exclusivement féminine « à la gestuelle précise et poétique, dialoguant avec la musique pour tisser des récits au passé et au présent grâce aux mouvements et aux percussions… Ce spectacle renouvelle notre rapport avec la nature et le temps, entre souvenir et avenir », prévient Montpellier Danse. Le retour d’Akram Khan à Montpellier Danse, sans doute l’un des rendez-vous les plus attendus de cet été…
Lun. 23 et Mar. 24 juin à 20h
Opéra Comédie
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Camille Boitel et Sève Bernard, retour aux sources
« Nous retrouvons notre manifeste des corps vertigineux « , assurent les deux artistes pour cette nouvelle création (©Sève Bernard et Camille Boitel )
Ce n’est pas la seule création à voir en début de semaine. Ce lundi, à 22h, le Théâtre de l’Agora propose également une création mondiale de Camille Boitel et Sève Bernard. Dans cette pièce un peu barrée, les deux artistes prennent pour point de départ la pièce L’immédiat, présentée en 2009 : « Nous retrouvons notre manifeste des corps vertigineux », annoncent Camille Boitel et Sève Bernard : « Nous repartons de ses sources avec l’écologie comme augmentation de potentiel…. Nous avons retiré tout ce qui était décoratif. Nous jouons l’essentiel. Le désordre écrit est structurel. Il n’y a plus rien en trop. La beauté de ne pas choisir alterne avec celle de pouvoir jouer avec tout, comme si tout ce qui venait, devenait exactement ce dont on avait besoin ».
« une déclaration d’amour à l’imprévisible »
« Dans cette création, il y a la lévitation, l’éboulement, l’abrupte, les basculements ou les fuites », analyse Montpellier Danse : « Cette pièce est une pièce brisée dont on ne voit que des morceaux, que le regard des spectateurs reconstruit comme il peut. Et Camille Boitel et Sève Bernard de promettre, au final, une déclaration d’amour à l’imprévisible, écrite avec la précision d’un accident ».
Création mondiale
Théâtre de l’Agora, 22h
EPSEDANSE, Hofesh Shechter, Extraits de Clowns
Jusqu’au 30 juin, les danseurs de la cellule d’excellence d’EPSEDANSE, l’école montpelliéraine d’Anne-Marie Porras qui forme les futurs danseurs professionnels, présentent des extraits de Clowns, du chorégraphe Hofesh Shechter, sur les places des villes de la Métropole de Montpellier.
Chorégraphe star en Europe, Hofesh Shechter, qui a été nommé dans le quatuor de personnalités qui vont diriger Montpellier Danse, est aussi réalisateur et compositeur. Il a créé Clowns, un film de danse qui joue une comédie macabre sur le meurtre et le désir, mélant mouvements audacieux, exaltants et tribaux et qui pose la question de savoir jusqu’où nous sommes prêts à aller au nom du divertissement.
Extraits de Clomws
Chorégraphie et musique : Hofesh Shechter
Par la cellule d’excellence d’Epsedanse
Montaud, Place de l’Eglise : Mar. 24 juin à 19h30
Saint-Georges-d’Orques, Parc Courty : Mer. 25 juin à 19h30
Beaulieu, Les Halles : Jeu. 26 juin à 19h30
Eric Minh Cuong Castaing, « forme(s) de vie »
Eric Minh Cuong Castaing, en collaboration avec Aloun Marchal et Marine Relinger, propose « Formes(s) », une création originale au Hangar Théâtre (©dr)
Eric Minh Cuong Castaing, en collaboration avec Aloun Marchal et Marine Relinger, Forme(s), propose une création qui interroge les manières dont les technologies modifient les perceptions des corps en marge. Forme(s) de vie rassemble des danseurs et des interprètes en perte de mobilité, et conduit tous les corps et machines à s’augmenter et à s’influencer.
Lun. 23 / Mar. 24 juin à 18h
Hangar Théâtre
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