Par

Clément Mazella

Publié le

23 juin 2025 à 17h32

Samedi 28 juin, Toulouse va défendre sa couronne de champion de France, qu’il détient depuis 2023, face à une équipe de Bordeaux-Bègles en feu ces derniers mois. Et pour une fois depuis des lustres, le Stade Toulousain, malgré une phase régulière terminée à la première place, va aborder l’évènement final sans forcément être dans la peau du favori. Après la victoire sans convaincre en demi-finale contre Bayonne, Ugo Mola a évoqué « une saison en enfer », propos qui a suscité une vague de réactions. Non, Toulouse n’est pas vraiment impérial dans le jeu, et l’usure mentale se fait sentir tout autant que l’absence des cadres que sont Antoine Dupont, Peato Mauvaka et Ange Capuozzo. Mais attention : voici 3 raisons de ne pas l’enterrer trop vite.

Toulouse est redoutable en finale

« Toulouse en finale, ce n’est pas la même équipe ». Jefferson Poirot, pilier de Bordeaux-Bègles, ne sait que trop bien ce que cela fait d’affronter le Stade Toulousain en finale de Top 14. L’an dernier, l’UBB avait vu un rouleau compresseur lui passer dessus, pour une gifle historique (59-3) que les Girondins ont su rapidement enfouir pour passer à autre chose.

La force de Toulouse, c’est de savoir gagner une finale. Ce club sait se montrer froid et efficace pour inscrire son nom au palmarès. Qu’importe la manière, même si on est réputé pour « son beau jeu ». En 2011 et 2012, Toulouse n’a pas manqué d’essais, mais qu’importe le flacon pourvu qu’on ait l’ivresse. 

La stat est même folle : Toulouse a remporté, toutes compétitions confondues, les 10 dernières finales qu’il a disputées. Oui, 10, vous lisez bien. Le dernier revers remonte à 2008 et cette Champions Cup perdue contre le Munster de Paul O’Connell (16-13). 

Une attaque capable de prendre feu n’importe quand

Bien sûr, cela n’a échappé à personne : Toulouse joue bien moins depuis quelques semaines. Longtemps impériale, la formation garonnaise a semble-t-il pris un sérieux coup derrière la tête le 4 mai dernier lors de sa défaite en demi-finale de Champions Cup contre… Bordeaux. Un non-match total des hommes d’Ugo Mola, qui avait clairement surpris.

Derrière, il y a eu ces 50 points passés à Toulon à Marseille, symbole de cette capacité du Stade Toulousain de réagir après l’échec. La force des grands clubs. Mais ce succès à Toulon, il eut pour conséquence une qualification directe en demi-finale… et donc 3 matchs de saison régulière à disputer sans enjeu. Et quand il n’y a pas d’enjeu, on se fait inconsciemment moins mal. On s’investit moins. 

« Quand tu mets moins d’appétit dans le match, et vu que ce Top 14 est physique et dense, forcément tu as plus de mal à mettre ton jeu en place avec des rucks perdus ou ralentis », confirmait il y a peu l’entraîneur des avants Jean Bouilhou.

Le Stade toulousain de Romain Ntamack sera au rendez-vous des demi-finales du Top 14.
Toulouse en finale, ça reste une formidable machine à gagner. (©Icon Sport)

Mais c’est vite oublier la qualité offensive de cette équipe. Toulouse a pulvérisé cette saison le nombre de points marqués par un club lors d’une saison régulière (891, contre 830 pour Clermont, NDLR), mais aussi le nombre d’essais (118, contre 103). Et face à Bayonne, en demi-finale, on a vu que cette équipe n’avait pas besoin de 50 occasions pour filer à dame. Si Toulouse retrouve l’étincelle, il peut très vite prendre feu…

Toulouse a confiance en lui

Qualifié directement en demi-finale depuis le soir de la 23e journée de Top 14, Toulouse a depuis les yeux rivés sur les deux matchs de la phase finale. Une période durant laquelle les Rouge et Noir n’ont pas forcément brillé dans le jeu, mais où ils se sont préparés aussi bien mentalement que physiquement.

« Le club a pu tout planifier afin de bien bosser pour cette phase finale. Oui, nous avons perdu contre le Racing 92, mais cette période nous a permis de bosser physiquement, d’axer les séances sur plusieurs aspects. Je pense que cela va nous être bénéfique, aussi bien pour le physique que l’émulation », soulignait le deuxième ligne Clément Vergé. Et Jean Bouilhou d’appuyer sur un point : « La confiance est toujours là ».

À ce moment de la saison, c’est capital. Clément Vergé, lui, ne pouvait pas trouver meilleure métaphore pour conclure : « Un tennisman te dit que malgré plusieurs échecs sur les balles, ce qui compte c’est LA balle la plus importante. Au moment venu, on sera prêt ». Toulouse ne brille peut-être pas autant ces dernières semaines, mais son côté tueur n’est plus à prouver.

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