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IRAN – Les menaces de riposte de Téhéran ont été immédiates après les frappes américaines. Parmi les options possiblement à la disposition de l’Iran, les frappes militaires sur des bases des États-Unis au Qatar ou dans le reste du Moyen Orient. D’autres options inquiètent au-delà de Washington : c’est le cas de fa fermeture du détroit d’Ormuz. « Ce serait un acte suicidaire de leur part, car je pense que le monde entier se retournerait contre eux s’ils agissaient ainsi, » a considéré sur CBS News ce 22 juin le secrétaire d’État des États-Unis Marco Rubio.

Comme vous pouvez le voir dans la vidéo en tête d’article, ce détroit entre le golfe arabo-persique et la mer d’Oman est large d’environ 50 kilomètres. Et s’il est capital pour toute la planète, c’est parce que 20 % du pétrole mondial transite par lui.

Sa fermeture est donc un moyen de pression – économique plus que militaire – important, comme l’explique Paul Tourret, directeur de l’Institut supérieur d’économie maritime sur France Inter ce 23 juin. « Il y a un couteau sous la gorge de l’économie mondiale. C’est plus une menace globale qu’une menace directe sur les intérêts américains. Et c’est pour ça que ça pose des questions majeures. On voit les réactions, d’ailleurs, dans les bourses, qui ont déjà ouvert en Asie avec une augmentation, encore légère mais qui continue, du prix du pétrole » pointe-t-il.

« C’est se tirer une balle dans le pied »

Une telle décision pourrait donc entraîner une hausse brutale du cours des hydrocarbures ce qui inquiète la communauté internationale, à l’instar de la cheffe de la diplomatie européenne Kaja Kallas qui a déclaré que la fermeture du détroit d’Ormuz « serait extrêmement dangereuse et néfaste pour tout le monde ». Depuis la Norvège où il est en visite d’État, Emmanuel Macron a mis en garde contre « les conséquences massives » d’un tel blocage.

Même si fermer le détroit est contraire au droit international, l’Iran dispose de trois possibilités pour le bloquer, détaille Libération : installer des bateaux empêchant le passage de navire, bombarder ceux qui l’empruntent ou installer des mines. Mais en cas de blocus, l’Iran risque une riposte des États-Unis, mais aussi d’autres alliés occidentaux.

Outre cette possibilité, la fermeture du détroit reviendrait pour Téhéran à se tirer une balle dans le pied, insiste June Goh, analyste du marché pétrolier pour Sparta commodities. « Ce pays en dépend pour sa subsistance, son approvisionnement et l’exportation de son pétrole », rappelle-t-elle.

Des experts doutent donc que l’Iran ferme le détroit d’Ormuz. Mais rien qu’en brandissant cette menace, Téhéran crée de l’incertitude et déstabilise les marchés, ce qui est déjà en soi une forme de représailles.