La médiatisation aura convaincu la compagnie de se pencher sérieusement sur son cas de figure. Suite à la parution du témoignage de Ludivine dans nos colonnes, ce lundi matin, la SNCF a repris contact avec notre journal pour annoncer son intention de rembourser la voyageuse.
Cette dernière a été contactée de lundi 23 juin au matin. « On m’a expliqué que le contrôleur n’avait pas fait preuve de discernement dans mon cas, qu’il y a la règle, et l’application de la règle qui doit être faite au cas par cas », explique cette habitante de Compiègne, dans l’Oise.
Ce vendredi 20 juin, cette mère de famille de 39 ans avait été verbalisée à bord d’un train TER Compiègne-Paris. Habituée à ces trajets depuis six mois, Ludivine, qui est atteinte d’un cancer rare, craignait d’être en retard pour son rendez-vous de chimiothérapie à l’institut Curie, à Paris à cause d’un train matinal retardé.
« Ce n’est pas gentil de faire ça »
Elle était montée dans une autre rame juste avant que les portes ne se referment pour être sûre d’arriver à l’heure. Puis, en toute bonne conscience, elle avait acheté son titre de transport via l’application de la SNCF quelques minutes plus tard.
Mais la politique de contravention de la Société nationale des chemins de fer est stricte : tout billet acheté après le départ du train n’est pas valide. Malgré les explications de Ludivine, le contrôleur n’avait rien voulu entendre. Bouleversée par la colère, elle expliquait : « Ce n’est pas gentil de faire ça. Je suis très vulnérable, j’ai pleuré jusqu’à l’arrivée du train. Toute la journée, j’ai eu mal à la tête. »
« Nous avons été très sensibles au témoignage de cette voyageuse »
Contactée, la SNCF campait alors sur ses positions. « Tout voyageur doit être porteur d’un billet valable et être en capacité de justifier de sa réduction. Nos chefs de bord ont pour mission d’appliquer un cadre clair et égal pour tous. »
La visibilité médiatique l’aura finalement fait changer d’avis. « Nous sommes attachés à ce que ce soit appliqué de façon adaptée à chaque client, informe la SNCF ce lundi après-midi. Nous avons été très sensibles au témoignage de cette voyageuse, aussi après avoir examiné sa situation personnelle et le fait que son train était en retard, nous avons décidé de ne pas appliquer cette verbalisation. »
Si la trentenaire apprécie le geste du remboursement de son amende, elle ne s’estime pas satisfaite pour autant. « J’ai demandé de condamner publiquement l’attitude du contrôleur, mais ce n’est pas clairement le cas, soupire-t-elle. Ce qui me dérange c’est le message public véhiculé : la SNCF cautionne explicitement l’attitude du contrôleur, cela me met personnellement en fragilité. »