Bonjour. Bonjour à toutes et à tous. Soyez les bienvenus à l’écoute de RFI – Radio France Internationale en direct de Paris. Il est 18 heures.
Le Journal en français facile.
Adrien Delgrange.
16 heures en temps universel.
Nous sommes le lundi 23 juin.
Et au sommaire de cette édition :
De la fumée noire est aperçue au-dessus de Téhéran. Au sol, ce sont des missiles israéliens qui ont touché, cet après-midi, une fois de plus, la capitale iranienne. La population est apeurée par ces bombardements, qui ne cessent pas, au onzième jour de cette guerre. Aujourd’hui, à Téhéran, la prison d’Evin a, notamment, été touchée, où des Français se trouvent à l’intérieur.
Dans ce journal, aussi, l’actuel dirigeant du Mali – le général Assimi Goïta – reçu, aujourd’hui, à Moscou par le président russe, Vladimir Poutine.
Et puis, en fin de journal, nous reparlerons des Jeux olympiques de Paris 2024. Près d’un an après l’événement sportif, combien ont coûté les JO ? Beaucoup plus que prévu, nous explique, dans un instant, Justine Fontaine.
Des bombardements d’une force « sans précédent » s’abattent, cet après-midi, sur Téhéran. Israël annonce cibler des centres de commandement de l’armée iranienne et, notamment, la célèbre prison d’Evin ; et ce au lendemain de frappes américaines, qui, selon les États-Unis, ont « dévasté » le programme nucléaire iranien. La question en suspens est, maintenant, de savoir si l’Iran va riposter et quand. Un porte-parole des forces armées iraniennes a averti Washington de « lourdes conséquences » après cet acte d’hostilité de ce week-end. Dans les faits, Téhéran n’a toujours pas réagi militairement. Héloïse Fayet, chercheuse au Centre [des études] et [de] sécurité de l’Institut français des relations internationales, était l’invitée de RFI, aujourd’hui, et nous lui avons demandé quelle forme pourrait prendre la riposte iranienne.
« Lorsque les Américains avaient tué Qassem Soleimani – donc, le général Soleimani – en Irak, en janvier 2020, les Iraniens avaient attendu près d’une semaine pour répliquer, avec, justement, des frappes plus ou moins ciblées sur des bases américaines en Irak. Ça leur avait permis, en fait, d' »échanger » des messages avec les États-Unis et d’imaginer une riposte qui leur permettait, d’un côté, de montrer qu’ils avaient les capacités de riposter et de ne pas accepter la neutralisation d’un haut gradé du régime iranien ; et, de l’autre, en fait, d’éviter une escalade avec les États-Unis. Après, là, on est quand même dans un contexte assez différent, étant donné qu’il s’agit d’une attaque américaine directe sur le territoire iranien. Donc, il y a cette option, à nouveau, d’une riposte limitée pour sauver la face, mais ça nécessite au moins une communication avec les États-Unis – ce qui n’est pas évident dans la situation actuelle. Ou, alors, effectivement, une riposte beaucoup plus large, par exemple, sur des bases américaines au Moyen-Orient. Mais, dans ce cas-là, les Iraniens ne sont pas du tout sûrs que cette riposte iranienne n’entraînerait aucune réponse de la part des États-Unis. »
L’analyse d’Héloïse Fayet au micro RFI d’Andréane Meslard.
« La fin du régime en Iran est proche », pense savoir Reza Pahlavi. Ou, du moins, c’est ce qu’espère cette figure de l’opposition en exil. Pour Reza Pahlavi – qui vit, donc, en dehors de l’Iran –, « Le régime est en train de s’effondrer. Il faut faciliter ce mouvement en se tenant aux côtés du peuple iranien », dit-il. Et il ajoute de ne surtout pas proposer « une nouvelle bouée de sauvetage à ce régime ». Alors, voir son pays bombardé quand on ne vit pas en Iran, la diaspora iranienne s’en inquiète, s’en émeut, s’en soucie. Tout comme en France, où l’inquiétude continue de grandir au sein de la communauté iranienne. Reportage à Paris, Baptiste Coulon.
Hors micro, certains Iraniens confient leurs espoirs d’un changement de régime à Téhéran après les bombardements américains. Cette étudiante, qui a choisi de garder l’anonymat, voit, au contraire, d’un mauvais œil l’implication des États-Unis dans le conflit.
« La guerre ne libère pas, en fait. La guerre n’a jamais libéré. On va pas détruire un ordre violent par un autre ordre de violence. »
La jeune femme se reconnaît dans les valeurs portées par le mouvement Femme, vie, liberté et craint une radicalisation du régime des mollahs.
« Cette guerre ne va faire qu’affaiblir les mouvements libérateurs des gens même qui vont décider pour leur propre destin et pour leur propre pays. »
Cette étudiante est accompagnée d’une amie, qui demande aussi l’anonymat. L’intervention américaine, dit-elle, est plus inquiétante encore que les frappes israéliennes. La jeune femme convoque le passé.
« Déjà, par rapport à des histoires qui existaient en Afghanistan et Irak, les attaques, donc, d’Amérique, chaque fois, il entre dans le pays et il a contrôlé le pays. C’est pour ça que ça nous fait beaucoup beaucoup plus peur. On sait bien que l’Amérique, il a aucune humanité. Là, on sait pas si ça va être fini si tôt que ça. »
Car c’est bien là la crainte de cette étudiante : voir le conflit s’installer dans la durée.
Baptiste Coulon, à Paris.
RFI. En direct de la capitale française, il est 18 h 05.
Le Journal en français facile.
Le général Assimi Goïta est à Moscou. Le chef de la junte au Mali est en visite officielle en Russie. Reçu par Vladimir Poutine, au Kremlin, il déclare vouloir « renforcer les liens avec la Russie dans plusieurs secteurs d’activité », que ce soit la défense, les transports ou encore l’économie. Et, pour en savoir davantage sur cette visite qui se déroule en ce moment, nous serons en direct de Moscou dans Afrique Soir.
Dans l’actualité française, cet appel à témoins suite à l’affaire Bétharram. Il y a quelques mois, un scandale de violences éclatait – violences physiques et sexuelles – à Bétharram, dans cet établissement catholique du sud de la France, ce qui avait poussé d’anciens élèves d’autres établissements à témoigner, à sortir du silence. Appel à témoins lancé, aujourd’hui, par une commission d’enquête indépendante. Cette commission se donne un an pour recueillir la parole de témoins partout dans le monde. Écoutez son président, Jean-Pierre Massias.
« Elle s’inspire du modèle des commissions vérité et réconciliation d’Afrique du Sud ou d’Argentine, elles se sont développées partout, qui ont été mises en place parce qu’on pouvait pas rendre justice, parce que la loi pénale était impossible. Et c’est un peu le cas pour Bétharram, entre la prescription et entre le décès des auteurs potentiels, il y a très peu d’affaires qui relèveront du droit pénal, parce que le droit est ainsi. Donc, c’est aussi une justice complémentaire par rapport à la justice pénale, et ça peut être, aussi, une forme de justice supplétive pour permettre d’obtenir des résultats, alors que la voie pénale est fermée. Maintenant, la plupart des victimes, évidemment, aimeraient la condamnation pénale d’un certain nombre d’auteurs, mais comprennent, également, que la commission peut leur apporter quelque chose, au moins pour la dénonciation de ces violences, et puis aussi pour des formes de réparation. »
Le président de cette commission d’enquête indépendante, Jean-Pierre Massias, au téléphone avec Amélie Beaucour.
Et puis, enfin, près d’un an après les JO de Paris, les comptes financiers deviennent de plus en plus précis. Combien ont vraiment coûté les Jeux olympiques de Paris 2024 ? La Cour des comptes a tenté de répondre à cette difficile question dans un rapport d’étape publié aujourd’hui. La Cour des comptes – institution publique et indépendante – estime que les Jeux de l’an dernier ont coûté à l’État près de 6 milliards d’euros. Justine Fontaine, bonjour.
Bonjour, Adrien. Bonjour à tous.
Alors, 6 milliards d’euros, Justine, c’est, certes, moins que les Jeux de Londres, en 2012, mais c’est trois fois plus d’argent public estimé par le comité d’organisation.
Oui, car le Cojo – ce comité d’organisation des Jeux olympiques – parle, lui, de 2 milliards d’euros, seulement, de dépenses publiques pour ces Jeux de 2024, face aux 6 milliards, donc, chiffrés par la Cour des comptes. Dans le détail, la facture la plus lourde, selon la Cour, ce sont les infrastructures – 3 milliards d’euros –, notamment pour construire et rénover des sites – des gymnases, des stades, des piscines – où se sont déroulées les épreuves, où elles ont eu lieu. Autre dépense importante, d’après la Cour, qui est chargée de contrôler le bon usage de l’argent public, c’est la sécurité : 1 400 000 000 d’euros, pour, par exemple, les heures supplémentaires des forces de l’ordre mobilisées pendant l’événement, mais, aussi, pour la vidéosurveillance, Adrien.
Alors, comment expliquer, Justine, une telle différence de calculs, un tel décalage entre les deux bilans ?
C’est parce que la Cour des comptes a choisi d’inclure, de compter presque toutes les dépenses liées aux Jeux olympiques, même indirectes. Une méthode trop large, selon le Comité d’organisation des Jeux olympiques, qui estime que certaines dépenses qui n’étaient pas indispensables à cet événement n’auraient pas dû être prises en compte dans ce bilan, et qui dénoncent un calcul disproportionné. Avant de regretter, aussi, que les recettes, l’argent rapporté par les Jeux, n’aient pas été prises en compte.
Merci, Justine. Justine Fontaine dans votre Journal en français facile, à retrouver, quand vous le souhaitez, sur notre site Internet.
À demain, pour une nouvelle édition.