Par
Thibault Nadal
Publié le
23 juin 2025 à 17h06
« Je demande au nom de Rayan que vous lui rendiez justice. » C’est une nouvelle épreuve douloureuse dans la vie de Rayan et de sa famille. Ce mardi 24 juin 2025, le procès de Dominique D., le soignant accusé d’avoir violemment frappé à plusieurs reprises le jeune adolescent polyhandicapé, s’ouvre devant le tribunal de Marseille. Trois mois après la révélation de cette tragique affaire, Sana, la mère, et Raouf, le beau-père, ont pris le temps auprès d’actu Marseille d’évoquer leurs attentes et de réclamer « une peine exemplaire » pour leur bourreau.
Dominique G. se présentera libre
Ce sont des images qui reviennent inlassablement dans la tête. Le 4 avril dernier, la famille de Rayan, découvrait que l’adolescent de 19 ans était victime de violences de la part de son auxiliaire de vie. Des coups qui ont démarré, selon la justice, le 28 mars. Au total, quatre vidéos seront au cœur de ce procès très attendu.
Car Sana et Raouf sont encore très en colère que le bourreau de Rayan ne soit pas placé en détention provisoire à l’issue d’un premier procès qui s’est tenu le 24 avril. Renvoyé, Dominique G. a été placé sous contrôle judiciaire avec obligation de soin. « Il aurait dû être incarcéré. C’est une personne dangereuse pour la société », commente Raouf.
« On veut un procès juste »
Désormais, la famille attend des réponses fortes.
On veut un procès juste, qu’il paye pour ce qu’il a fait. On espère que la justice sera sévère et qu’elle sera dissuasive pour que ce genre de choses n’arrive plus aux personnes vulnérables.
Sana et Raouf
Parents de Rayan, jeune polyhandicapé violenté par son auxiliaire de vie
Poursuivi pour violences volontaires sur une personne vulnérable commises sur plusieurs jours, Dominique G. risque trois à cinq ans de prison et entre 45 000 et 75 000 euros d’amende.
Une affaire qui a bouleversé leur vie
Une peine qui pourrait « peut-être les apaiser ». « C’est un réel espoir pour notre famille », poursuivent-ils. Même si tous les deux s’accordent à dire qu’ils sont encore meurtris par cet épisode. « Ce drame familial nous hante, assurent-ils. On n’arrive plus à avoir vie de normale ».
Un jour, j’ai croisé une personne portant la même chemise que lui. Je suis restée figée au volant de mon véhicule. Je souffre énormément de ce qu’il s’est passé.
Sana
Mère de Rayan
Depuis la révélation des coups, Sana explique avoir « peur de découvrir autre chose » et confie « regarder sans cesse les caméras » braquées sur son fils. Notamment pour observer les nouveaux auxiliaires de vies, car « on ne pourra jamais plus avoir confiance à 100 % ».
Elle raconte aujourd’hui être « dégoûtée » de sa vie et souhaite quitter au plus vite son appartement du 10e arrondissement. Raouf, lui, affirme vivre « avec la honte ». La honte d’avoir « failli à son rôle. Ni la justice, ni personne ne pourront apaiser ça. »
Suivez toute l’actualité de vos villes et médias favoris en vous inscrivant à Mon Actu.