Jeudi 10 avril, le tribunal administratif de Bordeaux a refusé de suspendre le chantier des aménagements ferroviaires au Sud de Bordeaux (AFSB) qui s’inscrit dans le projet de la ligne à grande vitesse du Sud-Ouest.
Le tribunal administratif de Bordeaux a jugé, contrairement aux opposants à cette ligne à grande vitesse, que le chantier ne portait pas d’«atteintes irréversibles» à l’environnement.
Plusieurs associations environnementales avaient contesté, le 4 avril devant la juge des référés, l’autorisation préfectorale délivrée pour des aménagements ferroviaires au sud de Bordeaux (AFSB). Elles invoquaient le caractère imminent et des «atteintes irréversibles à l’environnement», notamment pour le vison d’Europe, une espèce protégée, et considéraient «inutile» ce chantier.
Les travaux, déjà en partie réalisés de fin octobre 2024 à mi-mars 2025, et qui ne seront repris qu’à partir de l’automne 2025 permettent «le respect du cycle biologique de cette espèce, notamment la période d’élevage des jeunes», a estimé la juge des référés, selon le communiqué du tribunal.
Par ailleurs, elle a jugé que «les effets des travaux autorisés ne peuvent être qualifiés d’irréversibles sur l’état de conservation de cette espèce compte tenu des mesures d’évitement et de compensation imposées à la société SNCF Réseau, consistant à restituer 4,8 fois la perte de surface de son habitat impacté par le projet».
Ces travaux sont «indispensables» à la réalisation des nouvelles lignes (Bordeaux-Toulouse, Bordeaux-Dax et Dax-Espagne) et «nécessaire» pour fluidifier le trafic ferroviaire au sud de Bordeaux, selon la juge, qui a souligné que ces aménagements «contribueront à la diminution des gaz à effet de serre et à l’amélioration de la sécurité routière».
Le préfet de la Gironde, Étienne Guyot, s’est réjoui d’une «très bonne nouvelle» qui va permettre à SNCF Réseau de poursuivre les travaux engagés «dans le respect du cadre réglementaire».
Un projet à 14 milliards d’euros
D’un coût évalué en 2020 à 14 milliards d’euros, la LGV Sud-Ouest doit relier, en 2032, Toulouse à Paris en 3h10, gagnant une heure sur l’itinéraire actuel. Un embranchement doit rallier Dax à Bordeaux en 20 minutes de moins et, un jour, permettre des liaisons directes avec l’Espagne.
Pour ses promoteurs, dont les présidents de région socialistes Alain Rousset (Nouvelle-Aquitaine) et Carole Delga (Occitanie), cet «investissement pour le siècle» permettrait de «sortir» de la route les 10.000 camions qui remontent chaque jour d’Espagne, en libérant les lignes existantes pour le fret.
Les opposants – élus locaux, habitants, sylviculteurs ou viticulteurs – dénoncent un projet «mortifère» pour l’environnement et réclament la rénovation des lignes existantes.