Des défaillances de soins dans les maternités « qui n’auraient jamais dû se produire », selon les mots du ministre de la Santé Wes Streeting. Le gouvernement britannique a annoncé lundi le lancement d’une enquête sur les maternités du pays, où de nombreux scandales ont révélé des « problèmes systémiques » depuis au moins une quinzaine d’années, qui ont conduit aux décès de plusieurs centaines de bébés.
Menée en collaboration avec des médecins, experts et parents, elle débutera cet été et donnera lieu à un rapport en décembre. Le ministre a promis des mesures immédiates dans certaines maternités particulièrement défaillantes. L’objectif de l’enquête annoncée lundi par le ministère de la Santé est « d’établir la vérité et les responsabilités pour les familles touchées et d’apporter des améliorations urgentes en matière de soin et de sécurité ».
Des centaines de décès évitables
Une enquête publiée en janvier par la BBC sur ces deux établissements avait révélé que la mort d’au moins 56 bébés aurait pu être évitée entre janvier 2019 et juillet 2024. Au-delà des services de maternité, le système public de santé, le NHS, est en crise depuis de nombreuses années, conséquence d’un sous-investissement chronique et plus récemment de la pandémie de Covid-19.
En 2022, un rapport de la Commission sur la qualité des soins (CQC) avait conclu que plus de la moitié des 139 maternités anglaises présentaient des niveaux de sécurité inadéquats ou nécessitant une amélioration. Une enquête publiée peu avant avait montré que 45 morts de bébés auraient pu être évitées en dix ans dans deux maternités du sud-est de l’Angleterre. Quelques mois plus tôt, les dysfonctionnements dans plusieurs maternités de l’ouest de l’Angleterre étaient pointés du doigt pour expliquer le décès de plus de 200 bébés en vingt ans.
Inégalités
Le refus obstiné des médecins d’effectuer des césariennes, des soins inadéquats et l’absence d’enquête interne avaient été critiqués. Face au tollé, le gouvernement conservateur de l’époque s’était excusé. Plusieurs de ces rapports ont aussi mis en évidence des inégalités au détriment des femmes issues de minorités ethniques.
Selon celui de 2022 de la CQC, les femmes noires ont quatre fois plus de risques de mourir pendant la grossesse ou l’accouchement que les femmes blanches. Pour les femmes asiatiques, ce risque est deux fois plus élevé que pour les femmes blanches.