ENTRETIEN – Hassan Chahdi, figure du marathon tricolore, partage au Figaro ses ambitions et son regard sur l’élan populaire autour de la course à pied, à un jour du Marathon de Paris.

Venus de plus de 140 pays, les 55.000 participants fouleront à nouveau les plus belles artères de la Ville Lumière. Et parmi eux, l’élite mondiale du marathon sera bien représentée. Rotich et Korir, les deux détenteurs des meilleurs temps de l’histoire du marathon parisien, ambitionnent un nouveau sacre sur les pavés où ils ont déjà brillé, au cœur d’un peloton d’exception qui s’élancera depuis les Champs-Élysées.

Côté tricolore, chez les messieurs, on retrouvera l’un des meilleurs marathoniens français de l’histoire, Hassan Chahdi (2h07’30 en 2024 à Londres), vingtième aux JO de Paris l’été dernier, qui est de nouveau prêt à inonder de son talent la capitale. Régulièrement victorieux ou placé sur la plupart des événements running (Adidas 10K Paris, Semi de Paris, Run In Lyon) au cours de sa carrière, Hassan Chahdi est revenu pour Le Figaro, sur sa transition entre les JO l’été dernier et le Schneider Electric Marathon de Paris prévu ce dimanche : “C’est vrai que mon dernier marathon, c’était le marathon des JO, et là, je reviens à Paris, donc c’est sûr, ça rappelle des bons souvenirs, mais voilà, j’essaie de passer aussi à autre chose, parce que c’était une période où il y a eu beaucoup d’émotions, et voilà, là, j’essaie de retrouver autre chose, d’aller de l’avant un peu, et j’essaie d’oublier un peu ces jeux pour me projeter sur mes prochains objectifs, parce qu’il y a les JO de Los Angeles qui arrivent vite maintenant et le temps passe !”

“Il y a de plus en plus de monde”

Désormais à un peu plus de 8 mois après son dernier marathon, durant les Jeux, le coureur de 35 ans ne semble pour autant pas avoir oublié l’émotion et révèle l’engouement grandissant qu’a eu le public pour la course à pied : “Il y a un engouement général. Enfin, dans les courses, il y a de plus en plus de monde. Des fois, c’est difficile même de trouver, d’avoir des dossards disponibles, parce que les places partent très vite. Et ça, on le ressent, qu’il y a quand même un engouement autour de la course à pied. Le marathon des jeux, c’était quand même bien, parce qu’il y avait le marathon pour tous, donc il y avait cet esprit d’inclusion entre les sportifs pros et toute la partie amateur. Et c’est vrai que pour les jeux, il y a plusieurs valeurs qui sont véhiculées, qui sont pour moi, superbes.”

Toujours dans cet esprit d’héritage, Chahdi qui s’est construit au fur et à mesure des années et des marathons une image de figure majeure du fond français révèle la difficulté avec laquelle les athlètes s’engagent dans de telles épreuves : “C’est dur d’aller au bout d’un projet, parce que c’est quand même beaucoup d’investissement. On sent qu’il y a tellement de plaisir sur les départs, sur les courses, comme il y avait au JO. C’est une motivation pour venir à Paris. J’ai aussi toujours eu envie de transmettre, de pratiquer mon sport avec mes valeurs et ma façon de courir.’ C’est ce que j’ai envie de partager, c’est surtout du plaisir. Après, chacun court pour ses raisons.”

“Être à nouveau aux avant-postes”

Tous les coureurs s’élancent avec le même objectif : aller au bout d’eux-mêmes. Cette quête du dépassement collectif donne au marathon une dimension universelle qui dépasse largement le cadre de la compétition. Pour Hassan Chahdi, cette épreuve est aussi un terrain de rencontres et d’échanges avec les coureurs amateurs. Ces discussions révèlent les multiples défis auxquels sont confrontés les participants : gestion du parcours, alimentation, hydratation, sommeil, équilibre entre entraînement ou même vie professionnelle. Très vite, les échanges débordent la sphère purement sportive. On y parle santé, résilience, équilibre de vie.

Dans cette dynamique post-JO, Chahdi perçoit à la fois une opportunité et un objectif pour performer, lui qui révèle encore les limites de sa discipline : “J’aimerais avoir la possibilité d’avoir plus d’encadrement, d’être entraîné. Je trouve qu’on manque d’entraîneurs formés pour pouvoir transmettre l’art de courir. Pour dimanche, la question de la performance sera plus au niveau de la place. J’aimerais bien être placé sur ce marathon. J’ai fait un top 5 l’année dernière sur le marathon, j’aimerais à nouveau être aux avant-postes. Le chrono, c’est un peu secondaire. Le parcours n’est pas favorable pour faire un gros chrono. La priorité, c’est d’être bien placé. Et s’il y a un chrono, tant mieux.”

Également revenu sur la domination des coureurs Éthiopiens et Kenyans, concernant les derniers vainqueurs du Marathon de Paris, depuis 2008 et les 16 dernières éditions (8 victoires pour l’Éthiopie et 8 pour le Kenya chez les femmes ainsi que 7 victoires pour l’Éthiopie et 9 pour le Kenya chez les hommes), Chahdi admire ses futurs adversaires : “C’est toujours les mêmes qui performent. Ils font des performances qui sont aux avant-postes. On essaie de s’inspirer des meilleurs pour progresser. C’est vrai que l’Éthiopie, ces dernières années, a gagné la majorité des marathons. Il y a plusieurs facteurs, j’essaie de m’inspirer, de voir comment ils s’entraînent, pour de mon côté, voir quels sont les axes d’amélioration.”

Pour cette édition, l’Éthiopien Elisha Rotich (2h04’21 en 2021) et la Kényane Judith Jeptum Korir feront partie des têtes de liste, feront leur retour sur les pavés parisiens pour cette 48e édition du Schneider Electric Marathon de Paris.

À VOIR AUSSI – Mercato : Mohamed Salah explique les raisons de sa prolongation avec le Liverpool FC

 »
data-script= »https://static.lefigaro.fr/widget-video/short-ttl/dugout/index.js »
>