Aux États-Unis, en pleine Coupe du monde des clubs en Californie, la peur plane dans les stades à cause de la politique migratoire de Donald Trump. « Il suffit d’avoir l’apparence d’un Latino pour avoir des problèmes. Des gens qu’on connaît ont renoncé à venir, parce que même si tu as des papiers et que tu n’es pas un clandestin, la police peut ne pas faire la différence », dit Maria, vivant au Texas, dont les propos sont rapportés dans Le Monde.
Maria est venue de Dallas avec son mari pour soutenir son équipe, les Mexicains de Monterrey. Normal quand on est supporter. Mais dans l’Amérique selon Trump, normal ça n’existe pas, parce que le président avait promis « le plus grand programme d’expulsions de l’histoire » et il tient parole. Dans son viseur : Chicago, New York et Los Angeles, celle dernière ayant avec une immense communauté Hispanique.
Des autorités qui ciblent les matchs de football pour mieux approcher des personnes Hispaniques
La Coupe du monde des clubs, est presque une aubaine, parce que le football, aux États-Unis, est surtout prisé par des Latinos. Alors la police de l’immigration a été largement déployée près des 12 stades qui accueillent les compétitions. Depuis la mi-juin 2025, pas un jour sans un raid, n’importe où, n’importe quand. Le 18 juin, à la veille du match du PSG contre les Brésiliens de Botafogo, 6 personnes ont été raflées à un arrêt de bus, tout près du stade, le Rose Bowl de Pasadena.
Les images ont été filmées par un passant, elles ont tourné en boucle sur les réseaux. Grosse émotion chez les Hispaniques. Ils disent : « Ce sont des femmes enceintes, des hommes de 60 ans qui travaillent. Pas des criminels, ni des trafiquants de drogue« . Le même jour, 84 personnes ont été arrêtées lors d’une course de voitures, en Louisiane. Et on a vu aussi un bateau arraisonné à Miami en Floride, pour des contrôles d’identité. À bord, il y avait une fête organisée par Telemundo, une chaîne américaine mais hispanophone.
Le monde du sport ne voit pas ça d’un bon œil. Le 19 juin 2025, juste avant un match, des policiers ont tenté d’entrer dans les parkings du stade des Dodgers, la grande équipe de base-ball de Los Angeles. Les champions en titre leur ont refusé l’entrée. Leur public est essentiellement Hispanique.
Des inquiétudes vis à vis de la Coupe du monde 2026
Voilà qui promet pour la Coupe du monde 2026, qui aura lieu au Canada, au Mexique, mais surtout aux États-Unis. D’autant plus que Donald Trump vient d’instaurer un « Travel Ban », une interdiction d’entrée aux États-Unis pour une douzaine de pays. Alors il y a des dérogations pour les sportifs et leurs familles, mais pas pour les supporters ni pour les journalistes, en tout cas pour l’instant.
Il y a aussi un tour de vis dans l’attribution des visas, avec des dossiers qui traînent en longueur. En Colombie, par exemple, il faut désormais dix-huit mois pour obtenir son passe. Autrement dit, pas de Coupe du monde pour les Colombiens. Et puis parfois, c’est juste le fait du prince. Par exemple, un arbitre kenyan sélectionné pour la Coupe du monde des clubs a dû faire intervenir son gouvernement pour pouvoir entrer aux États-Unis.
Un journaliste du Los Angeles Times conclut : « à l’étranger comme dans le pays, beaucoup de gens ont peur et disent qu’ils ne viendront pas aux matchs en 2026. » Les stades seront blancs, mais peut-être un peu vides.
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