«C’est à Israël de savoir s’il a ou non neutralisé la puissance militaire iranienne», a martelé ce mardi le philosophe, alors que l’État hébreu a accepté la proposition de trêve américaine.

Le conflit entre Israël et l’Iran connaît un tournant. Le président Donald Trump a proposé dans la nuit de lundi à mardi un cessez-le-feu entre les belligérants, que l’État hébreu a annoncé accepter ce matin. Invité de CNews, le philosophe Bernard-Henri Lévy a fustigé l’initiative du locataire de la Maison-Blanche. «J’ai dit merci il y a trois jours pour l’appui américain, aujourd’hui je lui dis : ’de quoi je me mêle ?’ Qui est-il pour ordonner un cessez-le-feu à Israël et l’Iran ?», a-t-il tempêté.

Lorsque la Maison-Blanche avait annoncé des frappes américaines sur Téhéran ce dimanche, le philosophe avait manifesté son soutien à cette action militaire. «C’est la première fois que je le dis. Peut-être la dernière, mais je le dis de tout cœur. Merci, président Trump. Merci pour Israël», avait-il écrit sur son compte X. Ce mardi, il a fait part de ses doutes sur la décision de Donald Trump. «C’était audacieux de venir en renfort d’Israël pour frapper des positions qu’Israël n’avait pas les moyens de toucher, mais il n’a pas les informations, pas le droit de demander un cessez-le-feu, c’est au premier ministre israélien et à son armée d’en juger», a martelé celui qui pense que la proposition américaine «n’a sans doute pas été concertée avec Israël, tout comme l’attaque israélienne n’a sûrement pas été discutée avec les États-Unis».

Sur le plateau de CNews, Bernard-Henri Lévy a réaffirmé son soutien à l’action israélienne. Citant la théorie de la «guerre juste» de saint Augustin, il a argué que « l’Iran a déclaré une guerre contre son peuple , et contre Israël : en avril 2024, puis en septembre, avec des frappes de missiles jamais vues. C’est donc à Israël de savoir s’il a ou non neutralisé la puissance militaire iranienne». Selon lui, les frappes menées par Tsahal sont indiscutables. «Hitler ne serait pas tombé sans les bombes, le fascisme japonais ne serait pas tombé sans, hélas, les pires des bombes. Ce ne sont pas les Occidentaux qui vont donner des leçons de changement de régime par les bombes ». Dans la matinale de TF1  ce lundi, il avait déclaré que «les Israéliens ont eu le courage de faire ce dont rêvaient en secret tous les États de la région». 

«Cette guerre, c’est la nôtre»

L’invité en a profité pour dénoncer la position française. «Ça me fait de la peine de voir que sur un sujet aussi important que la diplomatie, la politique française soit aussi à côté de la plaque, a-t-il jugé. M.Barrot parle de diplomatie. Lorsqu’une bombe est tombée à la porte de la prison d’Evin , Il n’a jamais trouvé de mieux à dire ’on a deux ressortissants français’. C’est vrai, mais ce n’est pas le principal problème. Quand on fait tomber la Bastille, on fait tomber la Bastille».

Invité pour présenter son film «Notre Guerre» tourné sur le front ukrainien, Bernard-Henri Lévy a déclaré qu’«au Moyen-Orient, cette guerre, c’est la nôtre». « Le destin de l’Occident en dépend. Si Israël  venait à disparaître, ce serait un effondrement symbolique et moral tel pour l’Occident qu’il ne s’en remettrait pas », a martelé celui qui voit dans le régime des mollahs une «menace existentielle». «Il est impensable pour le monde de laisser l’Iran, parrain du terrorisme international, se doter d’armes atomiques», avait-il affirmé sur BFM TV  le 15 juin.

Pendant l’interview, le philosophe a été tenu informé de l’assentiment du gouvernement israélien à la proposition de Donald Trump. «Si les Israéliens pensent cela, très bien : il y aura la guerre des Douze jours comme la guerre des Six jours », a-t-il jugé. Une trêve fragile, que l’Iran et Israël se sont déjà accusés mutuellement de violer.