Une délibération adossée à la loi Le Meur sera proposée jeudi au vote de la majorité de gauche écologiste, lors du conseil municipal, pour donner un nouveau coup de vis aux meublés de tourisme non déclarés dans la 3e ville de France
«Puisque nous en avons enfin la possibilité nous la prenons». Une délibération adossée à la loi Le Meur de novembre 2024 va être proposée au vote ce jeudi à Lyon, lors du conseil municipal, pour réduire l’autorisation de location de résidence principale de 120 à 90 nuitées. Présentée par l’élue communiste Aline Guitard en conseil d’arrondissement du 4e arrondissement, elle doit permettre de serrer encore un peu plus la vis contre «les professionnels d’Airbnb» non déclarés.
«À la base Airbnb est une très jolie idée, des gens qui loue un petit bout de leur appart ou la chambre de leur enfant et qui permettent ainsi de voyager à des gens, jeunes souvent, qui n’en ont pas les moyens, retrace au Figaro l’élue de la Croix-Rousse particulièrement concernée par la pratique. Mais aujourd’hui il y a un dévoiement complet, avec des gens dont c’est devenu le métier. Il y a même des formations France travail.» Dans un contexte de tension foncière et de manque de logement particulièrement prégnants à Lyon, le phénomène Airbnb est accusé de longue date de retirer des logements disponibles au parc locatif.
Durcissement des conditions
Une étude de la métropole de Lyon datant de la mandature Collomb avait estimé l’offre Airbnb à 10% du parc dans certains quartiers de l’hypercentre. Les élus centristes d’alors avaient entamé un travail de resserrement des conditions, validé par certains professionnels de l’immobilier, avec la mise en place d’une procédure de déclaration des meublés tourisme. Ils avaient instauré un système de compensation selon lequel les surfaces passées en meublés tourisme devaient être compensées par l’ouverture proportionnelle à la location traditionnelle.
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À leur arrivée au pouvoir en 2020, les écologistes et leurs alliés de gauche avaient durci ces conditions. En 2024 seuls trois nouveaux Airbnb avaient été autorisés en Presqu’île, s’était félicitée l’adjointe au Logement Sophia Popoff qui présentera la délibération au vote ce jeudi. «On ne parle pas des meublés officiels, qui ont fait leur compensation, eux ont fait le travail, précise Aline Guitard. Mais l’expérimentation de l’interface API qui permet aux pouvoirs publics de compiler les nuitées louées sur les différentes plateformes a montré que quand on croise les données Airbnb, Abritel et Booking ; un même logement fait plus de 120 nuits par an».