Par
Léa Pippinato
Publié le
24 juin 2025 à 17h29
« J’ai commencé à accorder ma première raquette à 14 ans, après une blessure qui m’a stoppé net. J’étais joueur national de badminton, mais mes genoux ont dit stop. » C’est ainsi qu’Armand Dujardin, aujourd’hui âgé de 22 ans, raconte l’origine d’un parcours singulier. Ce qui aurait pu n’être qu’un accident de trajectoire est devenu le socle d’un métier. Il se forme au cordage, d’abord dans un magasin local à Jacou, puis auprès des plus grandes marques mondiales : Forza, Victor, Yonex. À force de pratique et de passion, il obtient le statut de cordeur international et participe à des tournois européens où il équipe les meilleurs joueurs du continent.
En parallèle, Armand poursuit son parcours scolaire et professionnel. Bac pro sécurité, BTS en management de la sécurité, alternance en entreprise. Il envisage un temps de devenir gendarme, mais sa blessure l’écarte du concours. Alors il bifurque, encore. Mais cette fois, pour revenir à ses premiers amours : la raquette.
Elynor, un projet personnel ancré dans le concret
« J’ai toujours eu envie de créer quelque chose. Je ne savais pas quoi exactement, mais j’en avais besoin. » Quand son contrat prend fin, Armand se lance. Il contacte la Région Occitanie, la Chambre des métiers, se forme à la création d’entreprise, obtient des financements, monte un dossier solide. Il est suivi par Initiative Pic Saint-Loup, une structure qui accompagne les jeunes entrepreneurs. Grâce à ce réseau, il décroche des prêts à taux zéro, un soutien bancaire de la Banque Populaire, et l’accès à un écosystème de chefs d’entreprise locaux. Mais ce qui retarde le projet, c’est le local commercial. Pendant plus de huit mois, il cherche sans succès. « Entre avril et janvier, j’ai visité, attendu, négocié. Rien. Dès que j’ai trouvé le bon emplacement, tout s’est accéléré. » Le local est situé au Crès, à proximité de nombreux clubs de raquette. Un emplacement stratégique, à la fois central et sans concurrence directe. Armand rejoint également la franchise Elynor, l’un des acteurs majeurs de la vente de matériel de badminton en France.
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Dans son magasin, Armand propose du matériel, des accessoires, des vêtements personnalisables et surtout, un service de cordage pointu. « C’est mon expertise. Je veux que ce soit ce qui me distingue. » Il assure seul les prestations, avec une promesse : rendre une raquette cordée sous 48 à 72 heures. Ailleurs, il faut parfois attendre une semaine. La prestation de base est à 12 euros. Avec le cordage, cela monte autour de 20 euros. Les prix varient selon les sports : tennis, badminton, padel, pickleball… tous sont couverts, avec une offre amenée à s’élargir vers le tennis de table ou le beach tennis. « Je ne voulais pas me limiter au badminton, même si c’est mon sport. En tennis et en padel, et il y a plus de licenciés. » En France, le tennis compte 20 000 licenciés. Le badminton en regroupe 3 000.
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Raquettes, chaussures, accessoires : Elynor propose une large gamme pour tous les sports de raquette. (©Métropolitain / LP)Un entrepreneur seul, mais bien entouré
Armand gère tout lui-même : les commandes, le stock, le cordage, les relations clients, l’administratif. Il envisage de recruter rapidement un vendeur-cordeur et compte également sur le réseau Elynor pour faire sa place. Une application est en projet pour réserver des créneaux de cordage, déposer ses raquettes en pick and collect, suivre ses prestations. La date est fixée : ce jeudi 26 juin 2025, Elynor ouvre ses portes au public. Des offres exclusives sont prévues, un concours pour intégrer la « team Elynor » permettra à un client de devenir ambassadeur, sponsorisé par la boutique.
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