Par
Lisa Rodrigues
Publié le
24 juin 2025 à 18h56
« C’est la saga du restaurant du musée. » La formule est d’Émilie Chalas (LREM), lors du conseil municipal de Grenoble du lundi 23 juin. En fin de séance, il était en effet question de la convention d’occupation du domaine public pour l’exploitation du restaurant du musée de Grenoble. Un local vide depuis début mai, après la fermeture du café Andry, exploité par l’association Mixlab.
La mairie de Grenoble avait lancé un « appel public à concurrence » pour trouver un successeur. Cela est désormais chose faite, puisque la majorité municipale a révélé le nom du futur exploitant : Ecocotte.
« On a Ronaldo qui veut venir jouer à Grenoble »
Trois candidatures ont été jugées recevables pour être étudiées par un jury, composé de membres de la majorité municipale, de quelques élus d’opposition et d’un petit nombre d’habitants.
Parmi ces candidatures, qui restent habituellement secrètes, il y a celle du chef doublement étoilé, Christophe Aribert. Un nom qui est apparu dans les débats suite à l’intervention d’Émilie Chalas qui, comme d’autres élus d’opposition, ne comprend pas cette décision.
« Un professionnel qui fait de la qualité et qui détient, en plus de ses étoiles Michelin, une étoile verte », garantie d’un « gastronomie engagée et écolo » avec des produits locaux. « C’était une chance incroyable », se désole l’élue.
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Pascal Clouaire – qui était par ailleurs membre du jury – a résumé au travers d’une métaphore footballistique son avis sur la question.
On a Ronaldo qui veut venir jouer dans le club de foot de Grenoble. Et nous, on dit non : on a un super joueur qui a joué en équipe A à Faramans et en équipe B à Bourgoin-Jallieu, on va le prendre.
Pascal Clouaire
Élu d’opposition du groupe Grenoble Démocratie Ecologie et Solidarité
« Il ne vient pas avec son restaurant étoilé »
Lucille Lheureux, adjointe à la culture, défend la position du jury. « Le chef Aribert a candidaté en répondant à un cahier des charges. Il ne vient pas avec son restaurant étoilé et ses labels. Il vient avec une proposition à construire avec ce lieu-là. Nous remercions les trois candidats qui ont manifesté leur envie de venir travailler à Grenoble. »
« La question n’est pas de savoir si ces étoilés ne sont pas des artistes extraordinaires, ils le sont, enchaîne le maire écologiste, Éric Piolle. Les candidats sont là pour répondre à un cahier des charges construit par la Ville de Grenoble. Le jury a été souverain. »
La délibération a finalement été adoptée, moyennant de nombreuses abstentions et votes contre des oppositions.
Un troisième exploitant
Contacté, le chef Christophe Aribert n’a pas répondu aux sollicitations de la rédaction.
Pour rappel, le restaurant du musée de Grenoble a été pendant des années occupé par la brasserie « Le 5 », contrainte de baisser le rideau en 2022 après un conflit avec la municipalité. Des plaintes sont en toujours en cours, du côté de la Ville, comme du restaurateur sur ce dossier.
Le café Andry aura, lui, tenu moins de deux ans.
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