Par

Thomas Bernard

Publié le

24 juin 2025 à 19h28

Vivre à plus de 9 000 km des siens, à l’autre bout du monde pendant un an, à seulement 17 ans. C’est l’aventure vécue par Louise Lecourt en 2022 lors d’un séjour linguistique et culturel en Thaïlande. Comme Léone aux États-Unis, ou Liam en Finlande, la Nantaise est partie à l’étranger grâce à L’association AFS Vivre Sans Frontière.

Une expérience marquante pour celle qui était alors scolarisée au lycée Honoré d’Estienne d’Orves, à Carquefou. Désormais bénévole pour l’association AFS, Louise a partagé le récit de son séjour à l’autre bout de la planète.

Une série d’articles sur les étudiants partis à l’étranger

Cet article est le troisième d’une série sur des jeunes Nantais et Nantaises partis à l’étranger pour leurs études. La rédaction d’actu Nantes souhaite ainsi narrer leur expérience et leur découverte d’une autre culture.

Passionnée de la culture thaïlandaise

Pourtant rien ne prédestinait Louise à parcourir la planète. C’est le parcours de sa sœur aînée, partie au Japon en 2019 avec l’AFS, qui lui donne l’envie de voyager. « À son retour, ma sœur était devenue une autre personne et avait pris beaucoup de maturité. J’avais envie aussi de découvrir cela », détaille la jeune femme.

Pour la destination, la Nantaise porte naturellement son choix pour la Thaïlande. « Je regarde des séries thaïlandaises. J’aime cette langue et ces tenues traditionnelles », confie-t-elle.

À l’instar de tous les jeunes partants de l’AFS, la Carquefolienne est sélectionnée par sa famille d’accueil. Louise prend la direction de la province de Chonburi au sein de la famille Prommas. Elle y rencontre Serm et Sam, son père et sa mère d’accueil, ses deux petites sœurs prénommées Ityl et Jane, ainsi que les grands-parents et une tante.

« Ils ont crié mon nom »

Scolarisée dans un collège-lycée de la province, Louise est la première étudiante d’échange de l’établissement. Dès la rentrée, elle devient une véritable « attraction ».

Quand je suis arrivée, il y a eu un attroupement d’une trentaine de personnes qui criait mon prénom. C’était amusant. Je me rappelle, le premier jour après avoir traversé la foule je suis passée devant plusieurs salles de classe. À ce moment-là, les jeunes sont sortis de classe pour crier mon nom et me suivre dans les couloirs ! J’ai reçu une vague d’amour tout au long de l’année.

Louise Lecourt

Les 2 500 élèves de l’école sont intrigués par la carnation de la Française, certains camarades lui touchent maladroitement ses yeux, sa peau ou ses cheveux. « C’était gentil, mais j’étais une curiosité », témoigne la jeune femme.

À l’instar de ses camarades, Louise porte l’uniforme, tenue réglementaire dans les écoles thaïlandaises. Chaque matin est rythmé par une cérémonie, l’écoute des « nouvelles du jour », la prière bouddhiste et le chant de l’hymne pour le roi.

« On m’a demandé mon avis sur le roi de France »

Louise se familiarise avec la langue thaïe, dont l’alphabet est composé de 45 lettres et de cinq tons. Une particularité qui lui a valu quelques mésaventures. « Si on dit un mot avec le mauvais ton ça veut dire totalement autre chose. Par exemple, j’ai déjà insulté quelqu’un alors que je voulais dire autre chose. »

Dans le pays du sourire, la figure du roi est très présente dans la société. En parler pour de mauvaises raisons ou bien marcher sur les billets (la tête du roi y figure) peut valoir la prison, voire pire. La couleur jaune est également proscrite des tenues vestimentaires, car réservée au monarque.

En échangeant avec ses amis thaïlandais, Louise découvre que ces derniers connaissent peu de choses sur les autres pays du globe.

Des camarades m’ont demandé mon avis sur le roi de France. J’ai dû leur expliquer que nous avions un président et que l’un des derniers rois de France avait été guillotiné. À la fin de l’année, mes amis m’ont dit qu’ils s’étaient intéressés au reste du monde car je leur avais partagé plusieurs choses qu’ils ignoraient. 

Louise Lecourt

Au cours de son année, Louise découvre la gastronomie locale dont certains « plats loufoques » comme une soupe avec des pattes de poulet et des yeux ou bien des insectes. « J’ai goûté mais ce n’est pas incroyable », rigole la jeune femme, qui est bénévole AFS et responsable des orientations en Loire-Atlantique.

Louise a mangé des insectes en Thaïlande.
Louise a découvert la gastronomie locale, notamment en mangeant des insectes. (©Louise Lecourt / transmis à actu Nantes)Une famille d’accueil aimante

Louise s’intègre aisément dans la famille Prommas en participant aux tâches quotidiennes, en faisant rigoler sa mère ou en allant chercher ses petites sœurs à l’école. Un foyer désireux de partager ses coutumes avec « leur petite française », comme lors de visites de temples bouddhistes.

« Chacun a fait un pas vers l’autre et donc les échanges étaient assez naturels », ajoute Louise.

Au cours de son séjour, la grand-mère française de Louise décède. Une épreuve au cours de laquelle Louise a pu compter sur le soutien de sa famille thaïlandaise. Un moment marquant et très émouvant pour la jeune adulte.

Ils m’ont emmenée dans une église catholique. Ils ne connaissaient rien à la religion catholique mais ils ont remarqué que j’avais besoin de me retrouver. Ensuite, nous sommes allés dans un temple bouddhiste où nous avons fait une prière pour ma grand-mère. 

Louise Lecourt

Trois ans après son séjour thaïlandais, Louise confie avoir « pris en maturité » grâce à cette expérience de vie. Actuellement en études d’économie en Licence 1 à l’IAE de Nantes, Louise aimerait partir étudier en Chine en Licence 3 pour pouvoir travailler à l’étranger ensuite.

Aujourd’hui, Louise est toujours en contact avec la famille d’accueil. Fin juillet, la Nantaise va retrouver sa famille d’accueil lors d’un séjour en Thaïlande, en compagnie de son père biologique. « Impatiente » de les revoir, Louise veut remercier en personne ses proches thaïlandais.

« J’ai l’impression d’avoir laissé une partie de ma vie là-bas. Je vais enfin pouvoir la retrouver. »

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