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Pour aider l’Ukraine à se protéger et à protéger l’Europe, les pays occidentaux et les entreprises de défense devraient accroître leurs investissements dans le secteur ukrainien de la défense et redoubler d’efforts pour s’assurer que leurs composants ne finissent pas dans les systèmes d’armes russes, a déclaré mardi Volodymyr Zelensky.

S’exprimant depuis La Haye où les dirigeants de l’OTAN sont réunis, le président ukrainien a déclaré que le secteur de la défense du pays déchiré par la guerre est capable de produire beaucoup plus qu’il ne le fait actuellement, mais qu’il est limité par le manque de financement.

« Notre potentiel de production dans le domaine de la défense dépasse les 35 milliards de dollars », a déclaré Volodymyr Zelensky lors du Forum de l’industrie de la défense de l’OTAN. Le pays produit en effet plus de 1 000 types d’armes, dont des pièces d’artillerie, des véhicules blindés, des drones et des missiles.

« Mais environ 40 % de ce potentiel ne bénéficie pas d’un financement adéquat. C’est un problème. Par exemple, nous pouvons produire plus de huit millions de drones de différents types chaque année, mais le financement permet d’en produire beaucoup moins. »

« Nous sommes ouverts à diverses formes de coopération dans le secteur de la défense, y compris le partage de notre expertise et de nos réalisations avec ceux qui nous aident le plus (…) Veuillez augmenter vos investissements en Ukraine dans la production conjointe d’armes », a-t-il ajouté.

L’Ukraine, un partenaire égal

Les dirigeants de l’Alliance se réunissent mercredi pour une session de travail au cours de laquelle ils doivent confirmer leur engagement à relever l’objectif des dépenses de défense de l’OTAN de son objectif actuel de 2 % du PIB à 5 %.

Le président américain Donald Trump a réclamé ce chiffre après avoir fustigé les alliés européens pour ne pas avoir dépensé suffisamment pour leur propre défense et avoir jeté le doute sur l’engagement à long terme de Washington en faveur de la sécurité européenne.

Volodymyr Zelensky, qui a fait remarquer que la Russie continue de financer son agression grâce aux revenus qu’elle tire des exportations de pétrole, a déclaré que ce nouveau chiffre était « le bon niveau ».

« Les pays européens doivent augmenter leurs dépenses de défense », a-t-il déclaré. « Une Europe unie peut créer une capacité de défense qui détruira l’illusion de la Russie selon laquelle une guerre avec l’Europe pourrait lui apporter quoi que ce soit. »

Les alliés ont considérablement augmenté leurs dépenses de défense depuis que la Russie a lancé son invasion à grande échelle en 2022. L’UE a récemment présenté un nouveau plan visant à stimuler la production et le déploiement de capacités de défense avant 2030, qu’elle estime à 800 milliards d’euros.

Ce plan comprend un programme de prêt de 150 milliards d’euros destiné à faciliter les achats conjoints, qui est également ouvert à l’Ukraine.

Volodymyr Zelensky a salué cette initiative, ajoutant qu' »il est important de garder à l’esprit que l’Ukraine est un partenaire à part entière de ce programme, ce qui signifie que la garantie de la sécurité est notre cause commune ».

Un crime contre la paix

Mais il a également souligné que si la Russie reçoit l’aide de l’Iran, de la Corée du Nord et de certaines entreprises chinoises pour infliger des dommages à l’Ukraine, elle est également en mesure d’obtenir des équipements fabriqués en Occident.

« Veillez à ce que vos pays et vos entreprises n’aident pas la Russie ou ses amis de quelque manière que ce soit, » a averti le président ukrainien. « C’est vraiment crucial et il n’y a pas d’arme russe importante aujourd’hui qui soit produite sans composants, sans équipements ou matériaux provenant d’autres pays, y compris malheureusement d’Europe et de l’OTAN. Cela doit cesser. »

« Chaque composant ou machine-outil livré au secteur de la défense russe contribue à prolonger la guerre et constitue un crime contre la paix », a-t-il ajouté.

L’UE a imposé 17 trains de sanctions à la Russie pour son invasion afin de la priver des moyens de la financer, mais le contournement, en particulier pour les composants ou les équipements à usage civil et militaire, a posé problème.

L’Union européenne travaille actuellement sur un 18e train de mesures visant à serrer davantage la vis aux secteurs énergétique et financier de Moscou. Les dirigeants devraient en discuter lors de leur sommet de jeudi, auquel Volodymyr Zelensky participera également brièvement.

Mais l’Ukraine n’est que brièvement mentionnée dans la déclaration conjointe sur laquelle les dirigeants de l’OTAN devraient se mettre d’accord mercredi, sans que soit répétée la « voie irréversible » vers l’adhésion qui figurait dans la déclaration de 2024.

À Bruxelles, la Hongrie continue de bloquer les progrès de la candidature d’adhésionde l’Ukraine et l’ouverture du premier groupe de négociations, malgré l’approbation de la Commission européenne.

Un haut fonctionnaire de l’UE a déclaré que les conclusions des dirigeants sur l’Ukraine ne devraient donc pas être approuvées à l’unanimité, mais par 26 États membres, ce qui a moins de poids étant donné que la plupart des décisions relatives à l’élargissement et aux Affaires étrangères dans l’UE doivent être approuvées à l’unanimité.