Le tribunal de commerce de Bordeaux a validé ce mardi matin le plan de continuation des Girondins, mettant fin au redressement judiciaire. La DNCG a, ensuite, décidé d’encadrer la masse salariale du club.

En homologuant mardi le plan de continuation d’activité des Girondins, la justice a mis fin à un an de procédure de redressement judiciaire du club, également autorisé à poursuivre en National 2 par la DNCG Fédérale, qui demande toutefois l’encadrement de la masse salariale.

«Les Girondins poursuivent leur route», s’est félicité sur ses réseaux le club au scapulaire, rétrogradé administrativement en National 2 (4e division) depuis l’an dernier. La décision du tribunal de commerce de Bordeaux lui permet «de franchir une étape essentielle dans sa reconstruction», en échappant à une liquidation judiciaire qui l’aurait plongé en division régionale.

Le plan de continuation d’activité, dont l’exécution sera surveillée par un commissaire désigné par le tribunal, prévoit une importante réduction de la dette des Girondins, ramenée d’environ 100 millions d’euros à 26 millions d’euros, et remboursée sur onze ans. Il y avait peu de suspense après le vote des 431 créanciers du club, répartis en 15 classes de parties affectées (regroupement par statut, prioritaire ou pas, et par intérêt économique commun).

La Métropole (un peu) soulagée

Ils ont exprimé un avis favorable à 69,87% au plan proposé, le seul examiné après que l’ancien gardien international allemand Oliver Kahn, un temps intéressé par une reprise des Girondins, eut jeté l’éponge début juin après avoir consulté leurs données comptables de le data room. Ont voté contre, notamment, des clubs réclamant des reliquats sur des transferts de joueurs — dont Amiens, Guingamp et Lille — ainsi que les collectivités locales, principalement la Métropole de Bordeaux.

Sur les 20 millions d’euros de loyers impayés au stade Matmut Atlantique, que la Métropole va reprendre en régie publique cet été, seuls 15% doivent être remboursés par les Girondins selon le plan validé par le tribunal.

Interrogée par l’AFP, la collectivité a répondu qu’elle ne ferait pas appel du jugement, en dépit de l’abandon de 85% de sa créance. «Difficile de s’en réjouir mais une liquidation aurait signifié un écrasement total de celle-ci et surtout la relégation du club en régional, voire sa disparition», a commenté Christine Bost, présidente de Bordeaux Métropole, souhaitant «qu’enfin le volet sportif reprenne le dessus pour préparer la saison prochaine».

La DNCG encadre la masse salariale des Girondins

Le feu vert du tribunal, très attendu, est intervenu juste avant que le sextuple champion de France ne passe devant la DNCG fédérale. Le gendarme financier du football français a validé le budget pour la saison 2025/2026 mais demandé l’encadrement de la masse salariale. Les Girondins restent en 4e division — ils ont terminé 4e de leur poule lors du dernier exercice, manquant ainsi la remontée.

Leur propriétaire depuis quatre ans, Gerard Lopez, s’est présenté devant la Direction nationale de contrôle et de gestion après avoir effectué dans les dernières heures un virement de l’ordre de neuf millions d’euros, nécessaires pour assurer le prochain budget de fonctionnement et rembourser les premières dettes. Pendant les dix prochaines années, l’homme d’affaires hispano-luxembourgeois a promis d’assumer son rôle d’actionnaire et d’injecter entre 33 et 69 millions d’euros d’ici 2036 selon les résultats sportifs et les trois scénarios présentés au tribunal de commerce (remontée en Ligue 1 en 2031, en L2 en 2033 ou plafonnement en National).

Les Girondins, qui avaient été relégués en L2 en 2022 après trois décennies ininterrompues dans l’élite et n’avaient pu remonter la saison suivante, avaient été placés en redressement judiciaire le 30 juillet dernier. Abandonnant alors leur statut professionnel et leur centre de formation, ils avaient été rétrogradés administrativement en National 2.