« Ras-le-bol ». Des salariés de l’hôtel Mercure Notre-Dame, situé à deux pas de la basilique et donc de l’avenue Jean-Médecin, ont cessé le travail ce mardi 24 juin. Une matinée de grève coup de poing pour dénoncer l’insécurité qui régnerait au sein de l’établissement de 200 chambres.

« Il y a déjà eu plusieurs intrusions, des collègues de nuit ont été passés à tabac et hospitalisés, il y a des SDF, de la drogue, énumère Claude Pandolfi, délégué syndical FO, qui précise que plusieurs plaintes ont été déposées. On a eu un jour une tentative de cambriolage à 5 heures du matin avec des sabres en bois, et aussi un homme en casque intégral noir venu se filmer en train de tirer sur le réceptionniste avec une arme à bille. »

« On n’est pas des shérifs »

Autre source d’inquiétude pour le personnel: le roof top et sa piscine, normalement réservée aux clients. « Avec le café à 3 euros, toute la racaille vient ici, se baigne, squatte les transats réservés aux clients, fume des joints… Et quand on leur dit de partir, on se fait insulter ou menacer de mort », ajoute le syndicaliste.

Sur 40 salariés, 18 étaient en grève ce mardi 24 juin 2025. Réceptionnistes, bagagistes, voituriers, barman et femmes de ménages réclament à la direction un agent de sécurité à temps plein, comme chez Darty juste à côté. « Ça fait trois ans que ça dure: à partir de 15 heures, c’est le défilé au bar. Y en a marre, on n’est pas des shérifs », lâche Claude Pandolfi. Les femmes de chambre, elles, dénoncent par ailleurs « une discrimination à l’embauche, un turnover important tous les six mois et une charge de travail qui augmente sans cesse. »

Le directeur de l’hôtel Mercure, Thierry Douet, se dit conscient du problème d’insécurité: « Comme tous les établissements qui reçoivent du public, on a deux ou trois incidents par saison, des ‘‘clients indésirables’’ ou des gens qui ne sont pas clients de l’hôtel et qui vont à la piscine, explique-t-il. On a déjà mis en place des mesures: on partage par exemple un vigile avec Darty, Intersport et Q-Park la journée. Mais on réfléchit à étendre ce dispositif la nuit. »