Cette saison, ils sont vraiment entrés dans une autre dimension. Maxime Lamothe est un habitué des allers-retours à Marcoussis. Yoram Moefana, lui, a été très en vue sous le maillot du XV de France lors du dernier Tournoi des Six-Nations. Tous les deux ont encore sorti une grande prestation lors de la demi-finale face à Toulon (39-24) samedi à Lyon. Le premier a inscrit un triplé, le second n’a cessé de mettre son équipe dans l’avancée sur tous les ballons. Mais cette saison, le talonneur et le trois-quart centre ont également émergé parmi les nouveaux leaders du groupe girondin pour faire souffler les patrons que sont Maxime Lucu ou Jefferson Poirot, entre autres.

« C’est normal qu’on ait un groupe de leaders un peu plus élargi, explique Maxime Lamothe. On le voit quand Max (Lucu) n’est pas là, quand Jeff (Poirot) n’est pas là… Des mecs prennent leurs responsabilités dès qu’ils sentent qu’il faut dire quelque chose, pousser un coup de gueule ou même motiver les mecs. On a un groupe de leaders qui est assez soudé et je pense qu’on arrive à faire plutôt un bon travail sur ça. »

Si Nicolas Depoortere s’est vite senti à l’aise dans ce nouveau rôle, Yoram Moefana et Maxime Lamothe reconnaissent le fait d’avoir dû forcer leur nature. « C’est le staff qui m’a poussé à le faire », glisse le premier. « Je suis un peu dans le même cas, je ne suis pas forcément un mec qui va prendre la parole devant tout le monde, poursuit le second. Quand Yannick (Bru, le manager) a pris la tête de l’équipe, il m’a dit dès le début qu’il voulait que je sois un des vice-capitaines. Avec le temps, on s’y habitue. Maintenant, c’est un rôle dans lequel je prends du plaisir. »

« Au début, on n’ose pas trop parler. Mais au fur et à mesure, on se sent un peu plus légitime »

« J’ai arrêté de stresser »

D’un naturel très réservé, Yoram Moefana a mis lui aussi un peu de temps à s’exprimer auprès de ses coéquipiers. « J’ai arrêté de stresser, assure avec une petite pointe de fierté l’international français originaire de Futuna. Le club me met plus souvent en point-presse, donc ça va de mieux en mieux. Après, je ne parle pas tout le temps, sinon, je vais me faire agresser par Jeff (Poirot) (rires). » Maxime Lamothe, lui, a d’abord observé les leaders : « J’étais très à l’écoute au début pour voir comment Max (Lucu), Jeff (Poirot) ou Mamad (Diaby) faisaient, pour essayer d’apprendre et ensuite essayer d’apporter ce que je pouvais faire. »

Dans un premier temps, les deux joueurs se sont bien sûr interrogés quant à leur légitimité à prendre les devants au sein du collectif. « C’est vrai qu’au début, on n’ose pas trop parler, on ne sait pas s’il faut prendre la parole à ce moment-là ou à un autre, explique Maxime Lamothe. Mais au fur et à mesure, ça se sent dans les regards des mecs. Quand on est capitaine une fois, deux fois, trois fois, on commence à prendre l’habitude et on se sent un peu plus légitime. »

Yoram Moefana y a lui aussi pris goût. « Je commence à m’exprimer un peu plus, à donner mon opinion. Les mecs sont contents que je parle donc je vais continuer ».