La municipalité écologiste a annoncé son intention d’abandonner les outils bureautiques de Microsoft et de développer une suite de logiciels libres pour sortir de la «dépendance aux solutions logicielles états-uniennes».

«Une volonté d’émancipation». La municipalité écologiste lyonnaise a annoncé ce mardi son intention d’abandonner les outils informatiques développés par Microsoft, afin de renforcer sa souveraineté numérique. Une nouvelle suite bureautique libre va être créée en remplacement.

«Dans un contexte de prise de conscience croissante des enjeux de souveraineté numérique et de dépendance aux solutions logicielles états-uniennes, la Ville de Lyon engage une transformation majeure de ses outils numériques», a fait savoir la commune par voie de communiqué.

À la clé «deux projets structurants». La création d’une suite collaborative libre et interopérable d’une part, qui sera baptisée «Territoire numérique ouvert». Le déploiement progressif de logiciels bureautiques libres, d’autre part. Il s’agit d’OnlyOffice pour la bureautique ainsi que Linux et PostgreSQL pour les systèmes et bases de données. Cela afin de remplacer la suite Microsoft Office dans les services municipaux.

« Nous sommes fiers d’inscrire la Ville de Lyon dans une trajectoire de souveraineté numérique, dont l’élection de Donald Trump a rappelé l’importance, insiste Bertrand Maes, adjoint délégué à la politique numérique. Nous souhaitons ainsi protéger les données des habitants et habitantes et favoriser l’économie locale. »

Data centers régionaux

La suite Territoire numérique ouvert sera développée avec la Métropole de Lyon et le Syndicat intercommunal des technologies de l’information pour les villes (Sitiv). Elle reposera sur «des outils open source (Jitsi, OnlyOffice avec NextCloud) permettant la visioconférence et la bureautique avec de la co-édition». Elle sera hébergée dans des data centers régionaux. Elle a bénéficié d’une subvention de 2 millions d’euros de l’ANCT. «Plusieurs milliers d’agents issus de 9 collectivités utilisent déjà cette solution, mutualisable à l’échelle nationale», précise la Ville de Lyon.

«Alors que plusieurs grandes collectivités françaises entament seulement un diagnostic de leur dépendance numérique (projet Tie-Break, France Urbaine, Interconnectés), la Ville de Lyon passe à l’action et anticipe les prochaines étapes d’une transition vers un numérique plus éthique, durable et souverain avec des projets structurants», appuie le communiqué de la Ville.

Outre le renforcement de la «souveraineté technologique des services publics» cette évolution doit permettre de prolonger la durée de vie des équipements informatiques, réduisant ainsi leur empreinte environnementale, selon la mairie. Cette transition est prévue sur plusieurs années.