Très attendu, le nouveau CRA des Alpes-Maritimes ne pourra pas être construit à proximité de l’aéroport de Nice, comme cela était envisagé ces derniers mois.
Le nouveau centre de rétention administrative (CRA) des Alpes-Maritimes pourrait finalement être construit à Grasse, près de la prison, comme l’a laissé entendre le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau dans une réponse au député niçois Éric Ciotti. «Mes services étudient actuellement une solution alternative à proximité de la maison d’arrêt de Grasse», indique dans un courrier le locataire de la place Beauvau, qui assure faire de ce dossier «[sa] priorité».
L’actuel CRA se trouve au commissariat Auvare de Nice et ne compte que 40 places, toujours occupées, dans des installations jugées inadaptées. La construction d’un nouveau centre est discutée depuis plusieurs années, sans parvenir à trouver un terrain qui convienne à toutes les parties. Après la piste de La Trinité dans la couronne niçoise mais qui avait suscité l’opposition du maire, un espace bâti à côté de l’aéroport de Nice paraissait le plus plausible et pratique.
Mais alors que ce projet a fait l’objet d’une étude à la demande de Bruno Retailleau, le ministre a expliqué qu’il ne pourrait pas se faire à cet endroit. «Il ressort de cette étude de faisabilité qui m’a été communiqué par le préfet que plusieurs contraintes de surface et une exposition avérée au risque d’inondation ne permettraient pas la construction d’un CRA de grande capacité», détaille-t-il.
Aucun projet temporaire
Éric Ciotti, député de la première circonscription et président de l’UDR, avait interpellé Bruno Retailleau concernant un projet temporaire d’un local de rétention administrative (LRA), à proximité de l’actuel CRA, proposé par le maire de Nice Christian Estrosi (Horizons). «Attentif à vos préoccupations, je tenais à vous informer qu’aucun dossier d’installation de LRA n’est instruit par les services de la préfecture», lui a assuré Bruno Retailleau, qui occupe désormais son ancienne fonction de président des Républicains.
«Le ministre, répondant à ma question, reconnaît le problème et m’indique qu’un projet est à l’étude à Grasse. Il doit maintenant aboutir au plus vite !», a réagi sur son compte X Éric Ciotti, dénonçant une «capacité dérisoire, indigne des enjeux migratoires que nous affrontons».
À Grasse, le maire Jérôme Viaud (LR) répète être favorable à un agrandissement de la prison, expliquant que des terrains sont disponibles, ce qui pourrait favoriser la construction d’une nouvelle structure. En décembre dernier, il s’est encore dit prêt à doubler la taille de la maison d’arrêt alors qu’elle est déjà la plus importante du département avec 574 places. Un objectif de 3000 places en CRA est avancé d’ici 2027. La France, qui a déjà augmenté sa capacité, n’en compte actuellement que 1869.