Par
Théo Zuili
Publié le
25 juin 2025 à 11h14
Quelques centimes dont la portée symbolique fait craquer l’Union des Métiers et des Industries de l’Hôtellerie (Umih) du Rhône, qui sort du silence pour dénoncer « le mépris » auquel les professionnels sont, selon eux, confrontés à Lyon et dans le département.
L’augmentation de la taxe de séjour à hauteur de 10 % par nuitée doit prendre effet dès le 1ᵉʳ janvier 2026, a acté la Métropole de Lyon, accusée par l’opposition de mettre en place « une fiscalité punitive qui frappe directement les touristes ».
L’opposition dénonce
Cette hausse, dont les recettes doivent permettre de « générer des ressources supplémentaires affectées au développement touristique », paraît minime à l’échelle d’un touriste. « Pour un hôtel une étoile, on passe de 80 centimes à 88 centimes. Sur les trois étoiles, on passe de 1,70 € à 1,87 € », présente Bruno Bernard.
Michèle Vullien, membre de l’opposition, y voit « une fiscalité punitive qui frappe directement les touristes, affaiblit un secteur clé de notre économie, créateur d’emplois et de richesse. […] Même s’il s’agit de sommes relativement modestes, le principe même de cette hausse est contestable », argue-t-elle.
« Vous pensez que l’on va perdre un seul touriste parce qu’on a augmenté de 17 centimes la taxe de séjour sur un hôtel ? Un peu de sérieux, chers collègues », répond le président du Grand Lyon.
L’union des métiers de l’hôtellerie rage
L’Umih 69, qui préfère habituellement négocier ses intérêts plus discrètement, a réagi mardi 24 juin par voie de communiqué pour dénoncer le discours de Bruno Bernard, jugé « déconnecté de la réalité vécue par les acteurs de la profession ». L’augmentation de la taxe de séjour, elle, est perçue comme « une logique budgétaire déconnectée de la réalité entrepreneuriale et sociale ».
Dans un contexte d’extrême fragilité ; hausse des faillites, poids écrasant des PGE (prêts garantis par l’État), perte de repères et accessibilité dégradée de la ville et ses alentours ; cette mesure apparaît comme un coup supplémentaire porté à des entreprises déjà à genoux.
Umih
L’Union du Rhône voit en la Métropole un « ogre de l’impôt jamais rassasié » et qui répond aux courriers, réunions et échanges répétés par « le silence, l’indifférence ». Elle décrit le secteur comme « à bout de souffle » (le constat est le même à l’échelle européenne) et appelle la Métropole à « sortir de l’inertie ».
L’augmentation de la taxe « n’est pas remise en cause en soi, certes ce ne sont pas les
quelques centimes d’augmentation qui vont mettre encore plus en danger les hôteliers,
le calendrier de cette décision est à la fois inopportun et brutal », écrivent les professionnels.
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