Côté ciné : Mission Impossible, Final Reckoning
On aura longtemps traîné des pieds avant d’aller à la découverte de l’ultime ( ?) volet de la saga portée à bout de bras par Tom Cruise… et la surprise n’en est que plus agréable. Là où l’on craignait une succession indigeste de scènes d’action en tout genre et une surenchère d’effets visuels toujours plus spectaculaires, Mission Impossible The Final Reckoning fait au contraire le choix de se poser en film somme, sorte de syncrétisme malin de toute la franchise – dans les replis de laquelle il trouve d’ailleurs un fil d’Ariane inespéré. La saga s’y déploie au fil de flashbacks bien amenés, avec un touchant appétit pour ses moments les plus emblématiques, touchants, heurtants, parfois tragiques.
Le film de Christopher McQuarrie (dont on aime décidément le travail, depuis Jack Reacher) se paye également le luxe de distiller un message, mine de rien, pas si perché sur les nouvelles technologies, interrogeant la place des intelligences artificielles dans nos sociétés. Une belle occasion de jouer avec les psychoses civilisationnelles que leur avènement fait monter, mais aussi de rappeler que le véritable ennemi reste toujours celui, très humain, qui cherche à les dominer. Le tout, évidemment, ponctué par quelques scènes redoutablement testostéronées, parmi les plus efficaces offertes par la franchise depuis pas mal d’années.
A 62 ans, Tom Cruise impressionne, lui, par son physique et ses cascades, et boucle comme il se doit la saga. Un brin nostalgique, il déploie même en douceur l’image d’un héros meurtri, qui aura tout donné à sa cause, filant une thématique perceptible dans la saga depuis l’opus Fallout. Un rien amère, voilà en tout cas une jolie proposition de film d’action ; qui tranche, a minima, avec d’autres blockbusters nettement plus bas du front…
Au Pathé Brumath et dans les salles du VOX et de l’UGC Ciné-Cité à Strasbourg
N.B.