Par

Cédric Nithard

Publié le

25 juin 2025 à 19h35

Les Écologistes tenaient leur assemblée générale ce lundi 23 juin afin de décider de leur orientation stratégique pour les élections municipales à Montpellier. Sans surprise, la motion portée par Jean-Louis Roumégas et Julia Mignacca l’a emporté rejetant ainsi toute alliance possible avec le Parti Socialiste. Et donc Michaël Delafosse.

Victoire contre Michaël Delafosse

Les Écologistes ont fait un pas vers les municipales en adoptant une des deux motions soumises au vote des militants. 302 pour être précis. Avec deux choix très clairs quant à la problématique résumée ainsi : le rassemblement de la gauche passe-t-il par une alliance avec Michaël Delafosse et plus largement le Parti Socialiste ? La réponse est limpide… mais pas forcément sans appel.

La motion Rassembler pour une alternative écologiste sociale et citoyenne a été adoptée par 68,62% des suffrages contre 31,37% pour la motion Écologistes pour Montpellier. Un revers sans surprise pour les élus de la majorité municipale après le rapprochement des motions portées par Jean-Louis Roumégas et Julia Mignacca. En se basant sur le vote en janvier du comité d’animation, les deux courants devenaient largement majoritaires, comme l’a confirmé l’assemblée générale, pour défendre une politique écologique et sociale en rupture avec celle pratiquée par Michaël Delafosse et sa majorité.

Une liste de douze écologistes

Outre la stratégie, les militants devaient aussi voter pour une liste présentée par chaque motion. Un système proportionnelle garantissant à chacune d’être représentée et, en fonction du score, de répartir équitablement les position : 
1- Jean Louis Roumegas (Rassembler…)
2-  Julia Mignacca (Rassembler…)
3- Guillem Vern (Écologistes…)
4- Coralie Mantion (Rassembler…)
5- Nordine Maktoubi (Rassembler…)
6- Isabelle Dangerfield (Écologistes…)
7- Hugo Daillan (Rassembler…)
8- Lucie Mendes (Rassembler…)
9- Jean François Verot (Écologistes…)
10- Mbarka Boualleg (Rassembler…)
11- Said Bouya (Rassembler…)
12- Claire Engel (Écologistes…)

À peu de choses près, les résultats confirmaient ceux de la motion : 68,54% pour celle de Jean-Louis Roumégas ( et 31,45% pour celle des élus de la majorité. Ces derniers, contestant la méthode et le calendrier, avait choisi de ne pas y figurer et de ne présenter que cinq noms. Au final, ils obtiennent tout de même quatre sièges quand Jean-Louis Roumégas et ses huit sièges va devoir composer avec différentes visions déjà présentes dans sa liste de départ. Outre Julia Mignacca, présente avec trois sièges, Coralie Mantion, représentant les élus sortis de la majorité, et Nordine Maktoubi, voix importante dans les quartiers, ne voit pas forcément le député comme leur tête de liste finale au premier tour.

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Officiellement pour les Écologistes, cette liste constitue leurs douze premiers candidats pour les municipales à laquelle s’ajouteront des membres de la société civile proches du parti. Mais également les autres forces de gauche. Car dès à présent va s’ouvrir une phase de discussion qui, excluant de fait le PS et ses alliés, s’adresse principalement à La France Insoumise dont l’assemblée générale pour clarifier le texte d’orientation stratégique, adopté récemment afin d’unifier les positions de chacun, et designer quatre co-chefs de file se tiendra jeudi. Eux aussi doivent composer avec la tectonique de trois courants mais devraient se tourner facilement vers les Écologistes. Julia Mignacca y est prête, Jean-Louis Roumégas y met plus de conditions.

Le plus dur commence

D’autant qu’un énième protagoniste est entrée dans le jeu avec l’APRÈS, formation politique fondée par les députés exclus de la France Insoumise. Sa section montpelliéraine a dès ce mardi montré tout son intérêt pour un travail en commun avec les Écologistes. Reste, que sur fond de querelles intestines et croisées, de l’histoire entre chacun, des paroles et promesses, voire de ressorts nationaux sur lesquels ils n’ont pas la main, il faudra faire cohabiter tout le monde sur une liste, discuter des places et surtout choisir une tête de liste. Et si après avoir écarté le PS des discussions, le plus dur ne commençait pas pour les Verts ?

D’autant que les élus de la majorité n’ont pas dit leur dernier mot. Après une assemblée générale dont ils se savaient les victimes annoncées, regrettant notamment de ne pas avoir défendu en amont leur bilan dans la mandature, ils se réuniront prochainement pour décider des suites à donner. Leur premier constat est néanmoins sans appel : « Jean-Louis Roumégas et Julia Mignacca déclarent la guerre à l’union de la gauche. » Mais, surtout, ils annoncent qu’un recours sera engagé auprès des instances nationales pour en demander l’annulation. Ces derniers dénoncent les modalités du scrutin avec notamment des procurations qui les interrogent : « Comme depuis 25 ans, nous avons assisté à des votes de complaisance. » Une vieille habitude donc qui n’a pas dû trop déranger par le passé et qui promet encore quelques rebondissements. Là aussi une habitude… Si toutefois du côté de Paris on a encore envie de se mouiller pour ce qu’il se passe à Montpellier. Encore une fois, une question d’habitude…

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