Fourmis invasives : « Ce n’est que le début »

Enseignant-chercheur résidant près de Fribourg, en Allemagne, Thomas Bühler a été confronté à la présence d’une colonie de Tapinoma magnum dans sa ville, l’an dernier. C’est à la suite de cette découverte, et de l’inaction de l’administration locale, qu’il a décidé d’organiser un colloque scientifique sur Tapinoma cet automne, à Fribourg. « Il faut bien comprendre qu’avec son caractère agressif, son intelligence supérieure à la normale et la présence de dizaines de reines dans chaque nid qui rendent cette fourmi très prolifique, elle va se développer partout et très rapidement si rien n’est fait. Or nous ne pouvons pas vivre avec elles, et les autres fourmis non plus, d’ailleurs », insiste-t-il.

Des référents dans chaque canton

En Suisse, les autorités se sont montrées réactives et ont réussi à éradiquer Tapinoma dans certaines collectivités. « Des référents ont été nommés dans chaque canton et se font les relais rapides des nouveaux signalements, permettant une réponse appropriée. « En Allemagne, cela dépend des communes. À Kehl , un traitement a pu être mis en place à la fois dans les espaces publics et les jardins, c’est l’idéal car il faut agir simultanément partout. En France, en revanche, personne ne réagit, laissant un boulevard à Tapinoma. »

« À ceux qui affirment que l’on ne peut rien faire, je réponds que c’est faux, poursuit-il. Sauf que personne ne sait comment faire. Je recommande le poison en intérieur et l’eau très chaude à l’extérieur tant que la réglementation n’évoluera pas et n’autorisera pas des moyens plus lourds pour lui faire face. »