Durant le week-end, les alertes de parents d’élèves se sont multipliées sur les réseaux sociaux. Entre autres: « Mes enfants sont à Jules-Verne et il fait 35 degrés dans les classes. Les enfants sont obligés de rester dans la cour plus longtemps car dans les classes, c’est l’enfer », assure une maman.
Des situations comparables ont été rapportées dans les écoles Toussaint-Merle, Victor-Hugo, J.-B. Martini, ou encore à la maternelle Jean-Jacques-Rousseau où, en désespoir de cause, des parents d’élèves ont pris l’initiative de rassembler eux-mêmes des ventilateurs.
Comme l’explique Julie Benaïm, présidente des parents élus de cette école: « Face aux températures excessives depuis quelques jours, nous avons lancé un appel aux dons (ou prêts). En quelques heures, nous avons pu récolter près de 15 ventilateurs ou climatisations mobiles pour notre école. »
Une réaction rapide
Attentif aux réseaux sociaux, le maire Jo Minniti dit avoir vu ces messages durant le week-end et « découvert ce problème » dont il n’avait « pas connaissance ».
« Mais dès lundi matin, explique-t-il, j’ai demandé qu’on appelle tous les directeurs d’école pour connaître leurs besoins. Dans la foulée, on est allé acheter des ventilateurs dans une grande enseigne de bricolage. Il y avait 150 en stock. On a tout pris et on a demandé à en avoir d’autres, qu’on a récupérés hier. Au total, ce sont 280 ventilateurs qui ont été acquis, pour un montant compris entre 7.000 et 8.000 euros. Et toutes les écoles devaient être dotées mardi soir. »
Parmi les livraisons les plus importantes, indique la Ville: 32 ventilateurs ont été fournis à la maternelle Victor-Hugo et 22 pour l’élémentaire, soit 54 appareils pour le groupe scolaire. Idem à Jean-Jacques-Rousseau: 11 ventilateurs pour la maternelle et 43 pour l’élémentaire. À l’école Léo-Lagrange, 27 appareils ont été livrés.
Des parents satisfaits
Dès hier, des parents d’élèves ont réagi à cette décision. Une partie de ceux qui s’expriment la salue: « Bravo pour la réactivité de la mairie! Et bravo aux parents et enseignants qui se sont mobilisés pour cette grande avancée. » « Certes, ajoute une mère de famille, ça ne fera pas chuter les températures dans les classes, mais l’air sera un peu plus supportable. »
« C’est merveilleux de se réveiller à la fin de l’année scolaire… Pourtant, dans le sud de la France, la chaleur c’est tous les ans! », s’agace un papa. « Nos coups de gueule ont été rapidement pris en compte alors que l’année dernière, ils étaient restés vains », se réjouit une maman. Au final, beaucoup s’accordent sur le fait que, « les ventilateurs, c’est mieux que rien ».
Mais considérant que « les températures seront de plus en plus élevées à l’avenir, et de plus en plus tôt dans l’année », certains demandent l’installation de climatiseurs. Ainsi que la mise en place « de brumisateurs dans la cour et, pour certaines écoles, des voiles d’ombrage qui créent des espaces rafraîchissants ».
Gare aux chocs thermiques
Interrogé à ce propos, le maire indique que la climatisation, « ce n’est pas si simple car, non seulement c’est onéreux, mais en plus, certains ne la supportent pas. À ma connaissance, ce n’est pas l’usage dans les écoles ».
Il est vrai que des médecins estiment que climatiser peut provoquer des chocs thermiques à cause de l’écart de température entre les salles d’une même école, ou de la différence entre la température intérieure et extérieure.
Les voiles d’ombrage? « Il faut voir, mais je pense qu’avec le vent, ce n’est pas possible partout », répond Jo Minniti.
Quant aux brumisateurs dans les cours, « cela peut être une option à évaluer avec les directeurs d’école et le corps enseignant car cela peut provoquer du chahut et des attroupements devant les points d’eau ».
Au final, conclut le maire, « l’achat des ventilateurs (qui seront également utilisés dans les centres aérés cet été), est une réaction dans l’urgence, mais je suis conscient que ce n’est ni suffisant ni définitif. Il faut donc poursuivre les aménagements entamés dans les écoles (voir ci-dessous) afin de parvenir à les rafraîchir de manière globale ».
Une école privée d’eau
Depuis lundi soir, l’école Cédric-de-Pierrepont n’a plus d’eau potable, ni d’eau pour les sanitaires et la cantine.
Explication: une canalisation a rompu. « On espère la remettre en fonctionnement en fin de semaine, une fois identifié l’endroit où elle a cassé », indique-t-on en mairie. Cette dernière fait aussi savoir que, « dans l’urgence, dix packs de six bouteilles d’eau de 1,5 litre ont été livrés hier à l’école. Et on va réapprovisionner ».
En attendant la réparation de la canalisation, un parent d’élève précise que « l’école se débrouille comme elle peut en demandant de l’aide à l’école voisine, notamment pour l’utilisation des toilettes pour les enfants ».
Des aménagements pour rafraîchir
La Ville indique qu’elle a commencé à poser des films anti-UV sur les vitres de certaines écoles: 50;000 euros ont ainsi été dépensés cette année à Jean-Zay, Léo-Lagrange, Jean-Jacques-Rousseau, Jean-Jaurès, Edouard-Vaillant et Victor-Hugo, identifiées comme « prioritaires ».
De plus, des brasseurs d’air (plafonniers) ont été installés à l’école Victor-Hugo. Il est d’ailleurs prévu d’équiper des salles dans toutes les écoles avec ce type de ventilateur au plafond.
Par ailleurs, la Ville rappelle avoir engagé des actions pour améliorer l’isolation des bâtiments et changer les fenêtres de certains établissements.
Elle a aussi entamé la désimperméabilisation des cours d’école: en 2022 à Toussaint-Merle, en 2023-24 à Léo-Lagrange, en 2024-25 à Victor-Hugo. Enfin, il est indiqué que des plantations d’arbres ont été effectuées à Martini, Saint-Exupéry et Renan.
L’hiver prochain, une vingtaine d’arbres seront aussi plantés à l’école Toussaint-Merle et à Jean-Jacques-Rousseau.