• Sous terre, à une dizaine de mètres de profondeur, un tunnelier creuse actuellement le passage du futur métro toulousain.
  • À la surface, une dizaine de logements ont été évacués après l’effondrement d’un plancher.
  • Les habitants du quartier Bonnefoy s’inquiètent de possibles nouveaux dégâts.

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Le 13H

Ironiquement, Paul venait à peine d’acheter son nouvel appartement à Toulouse (Haute-Garonne). Mais le vendredi 20 juin, jour où il devait emménager, l’effondrement du rez-de-chaussée d’une maison de sa rue a provoqué l’évacuation des dix habitations les plus proches, dont la sienne, mitoyenne. Ce lundi 22 juin, il est donc passé chercher des affaires dans un logement qu’il n’a jamais occupé. « J’ai passé tout le week-end en claquettes, grimace-t-il au micro de TF1, dans le reportage du JT de 13H visible en tête de cet article. C’est très compliqué. Ça va durer au moins plusieurs semaines. Mais on est encore vivant, c’est le plus important. » En cause : les travaux en cours, 12 mètres sous terre, liés à la future ligne de métro.

Chez l'octogénaire dont le plancher s'est effondré, avant les réparations réalisées par Tisséo ce week-end. - Capture d'écran TF1Chez l’octogénaire dont le plancher s’est effondré, avant les réparations réalisées par Tisséo ce week-end. – Capture d’écran TF1

Dès le mois d’avril, plusieurs riverains ont constaté l’apparition de fissures sur les murs de leur domicile. Parmi eux, l’octogénaire dont le plancher a fini par s’effondrer pendant qu’elle se trouvait, par chance, dans une autre pièce. Et puis, le 1ᵉʳ juin, c’est un trou béant de 5 mètres de circonférence et autant de profondeur qui s’est soudainement creusé au beau milieu du jardin de Michel Pomme. Il a, certes, été rebouché depuis, mais l’incident du vendredi 20 juin est venu renforcer l’inquiétude qui commençait à poindre dans le quartier, les fissures s’étendant à une centaine de mètres à la ronde… Sachant que la ligne de métro doit, elle, être creusée sur 22 kilomètres de longueur. Et qu’à ce jour, cinq seulement ont été creusés.

Capture d'écran TF1Capture d’écran TF1

Tisséo, le réseau de transports en commun toulousain, en charge des travaux, ne cherche pas à fuir ses responsabilités. Au contraire. « On avait décelé la semaine dernière un petit mouvement au niveau de nos capteurs. On s’apprêtait à mettre en place un plan d’investigation complémentaire, celui qu’on fait aujourd’hui. Malheureusement, on a eu l’incident avant… Je pense qu’on a été réactifs. En revanche, ça nous montre clairement qu’il faut qu’on augmente encore notre niveau de surveillance et de qualité », reconnaît Jean-Jacques Laporte, chef de projet de cette ligne de métro chez Tisséo Ingénierie.

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Outre des habitants préoccupés par leurs logements, il y a aussi les parents d’élèves scolarisés à 50 mètres de la rue bouclée, qui ont maintenant peur pour leurs enfants. « Si tout le sol bouge, vu que c’est collé, la classe pourrait s’effondrer, ce serait vraiment dramatique », confie le papa du petit Léo. « Les maisons qui sont tombées, c’est juste là, montre une mère de famille à notre caméra. On est très proche. C’est un vieux bâtiment. Donc on s’est vraiment posé la question, avec plusieurs parents, de décider si on mettait ou non nos enfants à l’école. On nous a expliqué qu’il y avait des capteurs posés depuis plusieurs mois sur l’école. Ceci dit, il y avait aussi des capteurs sur les maisons qui sont aujourd’hui effondrées… » De son côté, l’octogénaire, propriétaire de la bâtisse la plus affectée, elle-même bardée de capteurs depuis avril, envisage une action en justice.

Hamza HIZZIR | Reportage TF1 : Amaëlle BRIGNOLI, François GUINLE, Bérénice DEL TATTO