« Sauvegarder, faire connaître, transmettre et créer. » Un véritable « leitmotiv » pour l’association « Ijin ha Spered ar Vro » qui gère la Maison du filet brodé, à Plouénan. En toute logique, cette véritable devise a été inscrite à la première page du livre édité pour les vingt ans de l’association. « Ce n’est pas un livre de technique mais un document sur un pan du patrimoine breton. Le filet brodé, c’est de l’artisanat d’art », précise Yvonne Olivier, passionnée qui a chapeauté l’écriture de l’ouvrage.

On sait que les gens ont encore dans les armoires ou dans les greniers des choses exceptionnelles et qui ne sont pas valorisées. Ce sont des trésors. Il faut les montrer !

« Quand on a appris, on apprend aux autres »

En quelque 80 pages, « Le Filet noué brodé… a sa maison », revient sur l’histoire de l’association, fondée en 2006 par Hélène Saillour. Et son état d’esprit : sauvegarder le savoir-faire du filet brodé, très utilisée à la fin du XIXe et au début du XXe siècle, notamment pour les coiffes mais aussi le linge de maison et les vêtements. Création du filet, nœuds, points de toile, de reprise ou d’esprit, plumetis ou Guipure… Autant de techniques qui n’ont pas de secrets pour les 63 adhérents. « Ici, la règle c’est que quand on a appris, on apprend aux autres », précise la présidente, Jacqueline Ollivier. N’imaginez pas ces brodeuses – et brodeurs ! – enfermés dans leur local : depuis 2014, la Maison du filet brodé, au cœur du bourg de Plouénan, permet au grand public de découvrir cet art, via une exposition permanente. Il y a des ateliers chaque semaine, de nombreux stages et des démonstrations.

Intitulé tout simplement « Le filet noué brodé… a sa maison », le livre marque les vingt ans de l’association « Ijin ha Spered ar Vro », qui fait vivre la Maison du filet brodé, à Plouénan.Intitulé tout simplement « Le filet noué brodé… a sa maison », le livre marque les vingt ans de l’association « Ijin ha Spered ar Vro », qui fait vivre la Maison du filet brodé, à Plouénan. (Le Télégramme/Monique Kéromnès)« C’est un art qui vit encore, pas figé dans le temps »

Au fil des ans, l’association a collecté un grand nombre de pièces. « Nos trésors », disent fièrement les bénévoles. Des coiffes mais aussi des vêtements (châles, gants…) ou du linge de maison (couvre-lit, napperons, dessus de table…) dont une partie est présentée, en détail, dans le livre. « Certaines pièces sont des originaux, d’autres des reproductions réalisées par l’atelier, à partir de recherches », explique Yvonne Olivier qui a glissé des passages d’auteurs en breton comme Per-Jakez-Helias pour éclairer les descriptions.

Les créations les plus récentes ont aussi leur place. « Elles mettent en valeur la vie de l’atelier et montrent que c’est un art qui vit encore, pas figé dans le temps », précise Annie Cueff, la vice-présidente de l’association.

Cercles celtiques et collectionneurs

« Ce livre explique qui nous sommes », confie la présidente. C’est surtout une nouvelle pierre à l’édifice de l’association « Ijin ha Spered ar Vro » dont le travail se poursuit, inlassablement. Les membres de l’association n’hésitent jamais à se rendre disponibles pour toute demande ou question. Elles travaillent aussi avec les cercles celtiques ou les collectionneurs. « On sait que les gens ont encore dans les armoires ou dans les greniers des choses exceptionnelles et qui ne sont pas valorisées. Ce sont des trésors. Il faut les montrer. C’est du matrimoine car essentiellement l’œuvre de femmes ! »

Pratique

« Le Filet noué brodé… a sa maison ». 15 €. Disponible à la Maison du filet brodé, à Plouénan, à la librairie L’Ivresse des mots, à Lampaul-Guimiliau et en commande via le site www.filetbrodeplouenan.fr