Jarry, c’est plus qu’un
humoriste : depuis plusieurs années, c’est un véritable phénomène.
Avec Bonhomme, son
troisième one-man-show
, il remplit les Zénith à la chaîne,
engrange les millions de vues sur les réseaux, et fait hurler de
rire les salles entières. Mais derrière le succès se cache un
artiste bien décidé à bousculer les codes, que ce soit sur scène ou
dans les médias.

Interviewé par
Le Parisien, l’ancien
animateur de Tout le monde veut prendre sa place a pris
tout le monde à contre-pied. Télé, cinéma, reconnaissance du
métier… Il dit tout, et surtout, il ne ménage personne :
“Ça me fait rire quand
j’entends des collègues dire qu’ils préfèrent jouer dans de petites
salles parce que ce sont des artisans. Mon cul sur la commode, oui
! C’est juste que t’arrives pas à faire des salles plus
grandes.”
Ça donne le ton.

Jarry tacle Blanche Gardin, Alex Lutz et Vincent
Dedienne

Quand on lui parle
des Molières,
Jarry
se marre à moitié. “Jamais, je suis trop populaire !” Et il enchaîne,
nommant clairement ceux qui, selon lui, sont toujours dans les
bonnes cases : “Blanche
Gardin
, Alex Lutz,

Vincent Dedienne
l’ont eu deux fois, et ne font pas de
vraies tournées
, mais ils ont la carte.” Pas de
rancune, assure-t-il, mais un constat lucide sur les codes d’un
milieu qu’il connaît par cœur.

Et d’ajouter, avec un
brin de revanche : “Cette
année, la Fnac et Ticketmaster ont organisé un vote du public,
j’ai gagné les deux. Mais ce qui me fait encore
plus plaisir, c’est de faire 180 dates, d’aller jouer à Vierzon
alors que même la SNCF a lâché le projet.”

Télé, ciné… et toujours
pas de costume-cravate ! 

La télé lui manque ?
“Oui, mais pas en
quotidienne.” Celui qui ne s’est pas non plus privé de

tacler Karine Le Marchand
dans cette même interview rêve d’un
vrai lien avec son public, pas de formaté. Côté ciné, il ne se gêne
pas non plus pour dénoncer une industrie trop refermée sur
elle-même : “Il y a quelque
chose de très pédant dans ce milieu qui aime faire
des films à 16 000 entrées.”

À l’affiche du film
Le jour G de Claude Zidi
Jr., Jarry y joue un rôle inattendu : “Je joue un SS. On ne me reconnaît absolument pas…
enfin, si, 1 %, parce qu’à un moment je fume de l’opium et
ça part en cacahuètes !
” En bref, dans les colonnes
du Parisien, Jarry est resté fidèle à lui-même : toujours
imprévisible, parfois piquant, mais jamais tiède.