Par

Ivan CAPECCHI

Publié le

25 juin 2025 à 18h28
; mis à jour le 25 juin 2025 à 19h47

Mickael, un habitant du quartier de l’Orangerie à Strasbourg, raconte avoir reçu une dizaine de PV injustifiés depuis le début de cette année, en raison d’un dysfonctionnement du système de contrôle du stationnement.

Carte mobilité inclusion et stationnement résident

Lorsqu’il accompagne sa grand-mère, qui a des difficultés à se déplacer, Mickael utilise l’application Streeteo pour déclarer temporairement sa plaque comme associée à une Carte mobilité inclusion (CMI), ce qui permet de bénéficier du stationnement gratuit pour les personnes à mobilité réduite. Cette déclaration est valable jusqu’à 19h.

Le problème survient lorsqu’il retourne se garer près de chez lui, dans sa propre zone résidentielle, avant 19h. À ce moment-là, Mickael ayant déposé sa grand-mère, il ne dispose plus de la version papier de la CMI, normalement placée au niveau du pare-brise. Le stationnement résident, qu’il paie chaque mois, doit de toute façon s’appliquer. Sauf que le système de contrôle semble considérer uniquement son statut temporaire de titulaire CMI, sans reconnaître qu’il dispose également d’un droit au stationnement résident. Résultat : le contrôleur constate l’absence de CMI au niveau du pare-brise et Mickael reçoit des PV malgré son abonnement résident.

Mickael a remarqué que les PV avaient été dressés uniquement les jours où il avait associé sa plaque à une CMI, c’est donc bien ce qui semble créer ce bug.

Galère administrative

« Je trouve ça scandaleux, car ça ajoute des difficultés aux accompagnants, on en vient à se demander si ça vaut le coup d’aider quelqu’un à aller faire ses courses, au risque de se prendre une amende… », réagit Mickael, qui explique faire face à une galère administrative sans nom.

« Chaque fois, je dois prendre une photo du PV, envoyer la carte grise, ré-expliquer le problème, etc. Moi, je suis jeune donc ça va, j’ai le temps, mais j’imagine qu’il y a des accompagnants plus âgés, qui n’ont pas le temps de faire des recours, ou alors qui n’ont tout simplement pas fait le lien et paient des PV injustifiés. En un sens, je me sens un peu chanceux dans ma situation », développe-t-il.

Absence de réponse

Mickael explique avoir « contacté le service du stationnement résident, qui a été très compréhensif, mais n’a pas pu [l]’aider ». « J’ai aussi envoyé un mail à Streeteo, mais je n’ai pas eu de retour de leur part. »

« Il y a vraisemblablement une problématique », reconnaît Pierre Ozenne, adjoint à la maire de Strasbourg en charge notamment du stationnement, qui semble découvrir le problème en même temps que nous lui apprenons. Comme solution temporaire, il recommande à Mickael d’envisager de recourir au forfait aidant, en lieu et place de l’abonnement résident. Ce dernier permet de stationner dans la zone de résidence de la personne aidée, ce qui est le cas de Mickael et de sa grand-mère.

Vers la fin de Streeteo

À noter que, lors du dernier conseil municipal, les élus ont été invités à se prononcer sur la création d’une société publique locale (SPL) pour l’aménagement, l’entretien et la gestion du stationnement payant sur voirie, mettant fin au modèle qui lui pré-existait, à savoir la délégation de service public (DSP) gérée par l’opérateur Streeteo. Le point a été adopté.

Le contrat avec Streeteo doit prendre fin en novembre 2025. « Une fois que la SPL sera mise en place, nous aurons pleinement la main pour [résoudre le genre de problèmes techniques soulevés par Mickael] », glisse M. Ozenne.

Suivez toute l’actualité de vos villes et médias favoris en vous inscrivant à Mon Actu.