En dix jours, 23 personnes, dont 22 enfants, ont été contaminées par la bactérie E. coli dans l’Aisne. Si plusieurs boucheries ont été fermées par mesure préventive, cela n’empêche pas la très grande inquiétude, voire la psychose, dans l’agglomération de Saint-Quentin, notamment au sein des familles touchées par les intoxications.
Une jeune fille de 11 ans est décédée et plusieurs autres enfants ont dû être hospitalisés. C’est le cas des deux enfants de Frédérique, âgés de 8 et 11 ans, pour qui cela a démarré comme une gastro classique.
« Ça s’est fortement aggravé, surtout pour ma fille, qui a commencé à avoir des saignements dans les selles. Elle hurlait de douleur, elle avait des crampes, elle ne pouvait plus parler, plus bouger », raconte-t-elle. La situation s’est également aggravée pour son fils, qui avait « toujours des diarrhées » et « des douleurs au ventre ».
La mère de famille se pose alors une myriade de questions. « Est-ce que nos enfants sont hospitalisés ? On n’a pas tout de suite des réponses, car il y a tout un tas d’examens à faire. On se demande ce qu’il va se passer ensuite », poursuit-elle.
Après plusieurs jours d’hospitalisation, tout rentre finalement dans l’ordre pour ses deux enfants, qui restent malgré tout sous surveillance médicale. Mais à l’instar de leurs parents, ils sont encore bien chamboulés par la situation.
Désormais, ces parents veulent comprendre et veulent savoir d’où vient cette intoxication. Une bactérie shigatoxine liée à une consommation de viande a été identifiée. La famille a alors fait l’inventaire de tous ses repas : fast-food, pizzas, barbecue… Aujourd’hui, ils attendent encore les résultats, impatients.
« On a fait des grillades, comme tout le monde. Il a fait beau. On a fréquenté les boucheries sous surveillance », explique Frédérique, qui ne souhaite incriminer personne : « On ne sait pas si ce sont des boucheries ou des problèmes de logistique, ou des problèmes de fournisseurs… »
Toujours est-il qu’il s’agissait de boucheries chez qui elle se rendait régulièrement. « Quand on vit un peu l’enfer, on voudrait retrouver un peu les responsables et savoir d’où ça vient. On ne peut pas s’imaginer qu’en donnant à manger à nos enfants, ils se retrouvent comme ça à l’hôpital et d’un jour à l’autre, basculer vers la mort ou avoir des séquelles irréparables », assure la mère de famille.
Frédérique et son mari Alexandre étaient encore à l’hôpital quand ils ont appris le décès de la petite Élise. Ils aimeraient aujourd’hui monter un collectif avec d’autres parents pour poursuivre le combat.
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