Par
Dorine Goth
Publié le
26 juin 2025 à 6h12
Exit les vieilles pierres. Place à la transparence et à la modernité. À l’occasion des journées portes ouvertes, samedi 21 et dimanche 22 juin 2025, l’Assemblée nationale, à Paris (7e), a dévoilé en toute discrétion le projet architectural qui viendra à l’horizon 2028 remplacer l’espace d’accueil des visiteurs.
Le vieux bâtiment, qualifié de « saturé et difficilement accessible aux personnes en situation de handicap », était selon la présidence de l’Assemblée obsolète. Elle estime qu’il proposait un « premier contact avec l’institution selon un parcours étroit, sinueux et complexe » avec des « aménagements datés ». Place à un site « plus ouvert sur la ville » et, surtout, à un bond dans le XXIe siècle.
Un nouvel espace de 4 000 m²
L’organisation actuelle de l’entrée remonte à la fin du XIXe siècle. Le bâtiment avait été construit en 1886 par l’architecte Edmond de Joly pour séparer l’entrée des députés de celle du public. Le nouvel espace, déployé sur 4 000 m², «respectera l’identité du site et du pavillon actuel », promet l’Assemblée nationale dans un communiqué. « Éclairés par une large verrière en écho de l’hémicycle, les espaces d’accueil et de médiation immergeront les visiteurs dans l’architecture, l’histoire et le fonctionnement de l’Assemblée nationale », décrit-il.
Sur la façade, les colonnes de verre offriront une vue panoramique sur la place de la Concorde. D’autant qu’un restaurant pourrait prendre place au premier étage, selon les premiers visuels disponibles.
L’Assemblée nationale compte augmenter sa capacité d’accueil du public avec la construction d’un nouveau bâtiment. (©Moatti & Rivière)Un projet déjà décrié
La construction de ce nouveau bâtiment sera agrémentée d’un « parcours citoyen, immersif, participatif et pédagogique » sur la démocratie représentative. Contactée, la présidence de l’Assemblée nationale n’a pas communiqué davantage sur le projet en cours. Selon Télérama, celui-ci serait toujours en phase d’étude. La réalisation en a été confiée au cabinet Moatti-Rivière, qui s’était déjà attaqué au réaménagement du premier étage de la tour Eiffel. Ce nouveau bâtiment doublerait la capacité d’accueil de l’Assemblée nationale, mais il a déjà ses détracteurs.
« Non à l’enlaidissement de Paris par l’Assemblée nationale » : sur Change.org, une pétition a été mise en ligne. « Il serait inadmissible de porter atteinte à cette composition caractérisée par sa pureté, sa minéralité, sa symétrie et son équilibre, avec une correspondance parfaite des colonnades de l’Assemblée nationale et de l’église de la Madeleine, se répondant depuis l’Empire de part et d’autre de la place de la Concorde, dénoncent les signataires. Cet ensemble architectural emblématique offre aujourd’hui une perspective que rien ne vient entacher. »
Le coût « exorbitant de l’opération » est lui-même inacceptable, poursuivent-ils, s’élevant, selon eux, à « plus de 40 millions d’euros… » Sur ce point non plus, la présidence ne nous a pas répondu. « À l’heure où la France doit faire des économies et où le gouvernement demande aux Français d’y contribuer, que l’Assemblée nationale engage de l’argent public pour dégrader un site cher à tous les Français est incompréhensible », conclut la pétition.
Suivez toute l’actualité de vos villes et médias favoris en vous inscrivant à Mon Actu.