Par

Adrien Filoche

Publié le

26 juin 2025 à 7h10

Une grève des pharmaciens a été annoncée pour la journée du jeudi 26 juin 2025 dans toute la France. Dans un communiqué commun, plusieurs syndicats de pharmaciens (FSPF, USPO, UNPF) invitent tous les professionnels à une grève illimitée des gardes. Les syndicats promettent un mouvement « très suivi » sur l’ensemble de l’Hexagone, dont la Seine-Maritime. Plusieurs professionnels installés dans le département et qui ont rejoint le mouvement témoignent auprès de 76actu.

Une grève reconductible

Cette colère fait suite à l’annonce du ministère de la Santé de plafonner les remises commerciales sur les médicaments génériques à 25 %, contre 40% actuellement. Une mesure perçue comme un manque à gagner pour les pharmaciens.

« Cette grève sera reconductible autant de fois qu’il le fera », promet Élodie Marande, pharmacienne à Rouen et membre du syndicat FSPS (fédération des pharmaciens de France).

Néanmoins, l’État aura la possibilité de réquisitionner les pharmaciens grévistes en cas de besoin.

« Au mieux, des licenciements, au pire, des fermetures »

Certaines pharmacies pourront donc voir leurs rideaux baisser dans les prochains jours, à l’instar de celle où travaille Pauline Aubourg, à Rouen.

Les marges des pharmacies baissent, nous perdons de l’argent. Au mieux, il va y avoir des licenciements, au pire, ce seront des fermetures d’officines.

Pauline Aubourg,
pharmacienne à Rouen

En effet, la pharmacienne se rendra le 1er juillet à Paris pour suivre la journée de manifestation aux côtés des médecins et des autres professions de santé. « La pharmacie est le seul commerce où les prix baissent, car les prix sont décidés par l’État », relate la pharmacienne, syndiquée à la FSPS.

Sentiment de ras-le-bol

Pierre Piquet, pharmacien à Terres-de-Caux, déplore quant à lui « un désappointement, un sentiment de ras-le-bol. Cela fait 25 ans que je travaille, dès que l’État a besoin d’argent, il tape sur nous ».

Selon lui, celle nouvelle mesure, présentée par le gouvernement, va venir grever les revenus des professionnels. « Cela aura un impact direct, car le générique nous rapporte une marge importante, à hauteur de 15 % pour notre officine », poursuit Pierre Piquet. Et de préciser, amer : « Ce sont les plus petites pharmacies qui vont être touchées. »

Le risque, à terme, « ce sont des licenciements, des fermetures d’officines et des patients qui se retrouvent sans pharmacie près de chez eux », présente le professionnel.

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