Posted On 26 juin 2025
Un grand chef étoilé évincé sans explication et un restaurant municipal confié dans l’opacité la plus totale à une structure idéologiquement proche : à Grenoble, la majorité Verts/LFI persiste dans le copinage et n’apprend jamais de ses erreurs.
UN CHEF ÉTOILÉ ÉCARTÉ…
La municipalité avait tenté de planquer le sujet au milieu d’une délibération sur les affaires culturelles pour faire passer la pilule en douce. Mais lundi, le conseil municipal s’est (une fois de plus) enflammé à propos de la reprise du restaurant du Musée de Grenoble, pour lequel les élus Piollistes ont décidé d’écarter la candidature de Christophe Aribert, chef étoilé connu et reconnu, pour le confier à la SARL « L’Écocotte »…
Le Dauphiné Libéré du 24/06/25
… CAR IL FAUT AVANT TOUT PARLER AUX BOBOS
Comprenez : au cœur du quartier Berriat, l’écocotte coche les cases que recherchent les Verts/LFI, vantant la « cuisine qui se marie à la conscience écologique » et forcément « l’harmonie avec l’environnement ». Pour le restaurant du Musée, ils prévoient une « restauration gourmande, végétale et engagée, mobilisant les circuits courts et les filières éthiques ».
Plus séduisant pour eux qu’un chef étoilé Michelin qui a prouvé la solidité de son fonctionnement avec différents restaurants. À l’ambition et aux modèles qui tireraient Grenoble vers le haut, ils préfèrent le marketing écolo qui parle à leur manne électorale.
UNE ATTRIBUTION DÉCIDÉE EN TOUTE OPACITÉ
Pour l’imposer, ils décident en solitaire : la décision d’attribution a été prise par un jury dont les élus Verts/LFI décident de la composition. Pour la forme, deux élus « d’opposition » y siégeaient : Hassen Bouzeghoub, élu PS proche de la cheffe de file socialiste Amandine Germain qui ambitionne déjà de rejoindre la candidate verte Laurence Ruffin, et Pascal Clouaire, ex élu Verts/LFI exclu (le seul élu à voter contre le choix de l’écocotte). C’est dire la diversité des personnalités qui participent au choix.
LE RESTAURANT AVAIT ÉTÉ CONFIÉ À MIXLAB…
Les Piollistes répètent les mêmes schémas encore et encore. Après l’élimination du restaurateur militant de la solidarité Pierre Pavy, aujourd’hui en conflit avec la ville à qui la municipalité avait rendu l’exploitation du restaurant invivable, les élus avaient, par la même procédure opaque, écarté la candidature du propriétaire de l’Escalier, à la gastronomie réputée, situé juste en face, pour attribuer les lieux à Mixlab, sans expérience de restauration, dans laquelle on retrouve Pascal Auclair de l’association Fusées…
L’affaire du Restaurant du Musée « le 5 » tenu par Pierre Pavy, qui a dû jeter l’éponge face à une municipalité incapable de s’entendre pour organiser des travaux, est symptomatique de la brutalité du système Piolle qui préfère les tribunaux au dialogue.
… PROCHES DE L’ASSOCIATION QUI ONT CONDUIT PIOLLE À ÊTRE CONDAMNÉ
Un petit monde : Eric Piolle a été condamné pour favoritisme il y a 2 ans pour l’attribution de marchés sans appels d’offres (l’opacité est une règle de gestion chez les Verts/LFI) à cette association Fusées. L’idée en confiant le restaurant du musée à ces proches du microcosme Verts/LFI était déjà de remplir les cases bobo-écolo, avec de la nourriture principalement végétarienne, etc. C’est à chaque fois la même chose, une tentative d’uniformisation de la ville pour qu’elle colle à leurs dogmes.
LE RESTAURANT MET LA CLÉ SOUS LA PORTE DEUX ANS APRÈS SA REPRISE
Le choix de Mixlab s’est avéré une catastrophe : le restaurant a fermé ses portes en avril dernier après moins de deux ans d’activité ! C’était prévisible et l’opposition avait alerté dès le début sur les dangers de choisir une structure qui n’a pas d’expérience. Les Verts/LFI n’ont tiré aucune conséquence de leurs erreurs, aussi coûteuse soit-elles (500 000 € provisionnés pour le contentieux qui les oppose à Pierre Pavy, perte des loyers après la clé sous la porte de MixLab malgré 360 000 € investis dans les locaux pour des travaux…).
L’association amie a vite fait faillite…
LES « PETITES AFFAIRES ENTRE AMIS » SONT LA RÈGLE
Ils recommencent avec le copinage en loucedé et des choix douteux sur le plan de la viabilité économique. Un fonctionnement qu’ils ont érigé en règle, et qui leur a déjà valu plusieurs fois d’être rattrapés par la patrouille.
L’an dernier, le tribunal a annulé une délibération attribuant à moitié prix un terrain à deux familles pour un projet d’habitat participatif qui n’a jamais vu le jour. Une délibération qui avait « toute la saveur d’un délit de favoritisme », faisant un cadeau à « une catégorie sociologiquement proche de cette majorité municipale. Peut-être même des amis à des adjoints, je ne peux pas l’affirmer » expliquaient les requérants, quand le rapporteur public parlait carrément de « petite affaire entre amis » !
Le projet d’habitat participatif rue Moyrand … Un joli cadeau aux deux couples bénéficiaires.
L’ATTRIBUTION D’UN TERRAIN À UN SOUTIEN ANNULÉE
Ce n’était pas une première puisque un précédent dossier d’attribution de terrain, tout aussi grossier si ce n’est plus, avait déjà été annulé par les juges. Il s’agissait de la vente, Quai Perrière, d’un terrain de 50m2 à un prix là-aussi dérisoire à une personnalité grenobloise, Pierre Rostaing. Celui-ci est un soutien publiquement affiché des Verts/LFI.
LES VERTS ONT-ILS UN PROBLÈME AVEC LE FAVORITISME ?
On pourrait encore citer le cas de l’enquête ouverte en 2023 pour « soupçons de favoritisme » pour des marchés sans appel d’offres entre le CCAS de la ville et la société de transport Toutenvélo, présidée par Jérôme Cucarollo, élu Vert au département en concubinage avec Margot Belair, l’adjointe Verte à l’urbanisme. Ou de l’élu Verts/LFI Claus Habfast condamné pour favoritisme (comme son Maire !) pour des marchés de sécurité et électricité lorsqu’il présidait le parc événementiel de Grenoble.
Le favoritisme est-il une spécialité grenobloise ?
LES « APPELS À PROJETS » POUR CHOISIR QUI ILS VEULENT
Plus insidieux, les Piollistes ont institué le fonctionnement par « appels à projets » plutôt que par appels d’offres ouverts. Ce qui leur permet de s’affranchir des règles strictes de cette procédure pour choisir à leur guise les opérateurs de leur choix. C’est ainsi qu’ils ont attribué des édifices comme la chapelle des Pénitents rue Voltaire, la Maison Gavin au jardin de ville, l’Orangerie boulevard Jean Pain, le couvent des Minimes rue Très Cloitres… Le devenir du patrimoine grenoblois est décidé en toute opacité par une poignée d’élus, avec toujours cet objectif de coller au discours vert qu’ils veulent imposer partout.
LES GRENOBLOIS PEUVENT METTRE FIN AU COPINAGE
Lundi, la délibération d’attribution du restaurant à l’écocotte a aussi été le théâtre d’un nouveau plantage de l’adjointe-catastrophe Lucille Lheureux. C’est en effet elle qui a cité en conseil municipal le chef Aribert écarté par le jury… alors que les membres du jury, dont elle fait partie, sont tenus à la confidentialité et n’auraient pas dû intervenir sur la délibération. De quoi faire annuler l’attribution en cas de contestation devant le tribunal administratif ?
L’avenir nous le dira. Mais les Grenoblois qui souhaitent en finir définitivement avec ces méthodes, cette volonté d’uniformisation de la ville par tous les bouts, ce copinage insupportable que les élus planquent derrière un vernis écolo-bobo, ont un moyen simple d’agir en mars 2026 : en se rendant aux urnes pour voter pour la fin de ce système.