Dans “De la Crique à Montmartre“, Henri Cyrille raconte les épreuves mais aussi les belles rencontres qui ont jalonné sa vie, de la Guyane à Paris jusqu’à Troussencourt. Il sera en dédicace ce vendredi 27 juin à Breteuil.
Henri Cyrille est installé à Troussencourt depuis trente ans. Avec Armelle, son épouse, il coule une retraite heureuse, loin de la vie parisienne où le couple a dirigé longtemps un restaurant, à Montmartre.
Leur havre de paix Picard fut d’abord réservé aux week-ends avant de devenir leur résidence principale.
Armelle peint,
Henri sculpte
Dans la jolie maison, Armelle peint, Henri sculpte et écrit. Après deux romans, l’octogénaire a plongé dans ses souvenirs intimes pour rédiger “De la Crique à Montmartre”, une autobiographie publiée aux éditions Mulâtresses. Un parcours atypique, où les coups de pouce du destin se mêlent à une volonté de fer et à un optimisme chevillé au corps. Dans cet itinéraire et cette vie “fabuleuse“, Armelle, sa “Douce”, tient une place essentielle.
L’histoire, qui prend racine en Guyane, est digne d’un roman ou d’un scénario de film.
“Une confession
poignante”
“Une confession poignante, un voyage à travers les épreuves et les triomphes d’un homme né dans la pauvreté d’une crique en Guyane” peut-on lire sur la quatrième de couverture du livre.
Premier d’une grande fratrie, le petit Henri passe sa prime enfance dans le dénuement le plus total, mais choyé. Tout le monde mange et dort à même le sol. La maman élève sa couvée seule.
Dans son imaginaire, Henri attribue à son père les traits d’un marin de passage dans le quartier.
Henri Cyrille connaîtra son père à l’âge de 10 ans
Il le retrouvera seulement à l’âge de 10 ans, grâce à une lettre envoyée de son géniteur à sa mère. “Mon père avait refait sa vie en Martinique et a voulu me prendre avec lui pour faire mon éducation. Il a changé toute ma vie.”
De l’extrême pauvreté, le garçon passe à l’aisance. Il se fond dans son nouveau milieu sans peine, malgré le chagrin d’être séparé de sa mère.
A 15 ans, il prend la direction de la métropole pour devenir ajusteur. C’est le choix paternel. Il le respectera jusqu’à un certain point. “J’ai passé mon BEP et à partir de là, j’ai décidé que je ferais ce que je veux. Mon père n’a pas apprécié.”
A la faveur de rencontres, il apprend le métier de cuisinier, qui devient une vraie passion.
Côté sentimental, à l’époque Henri est marié et père de trois enfants. Pourtant il n’est pas vraiment heureux.
Il croise le regard d’Armelle
Son destin bascule quand il croise le regard de la jeune Armelle dans la capitale.
Les amoureux bravent le qu’en dira-t-on et la réprobation familiale.
Ils s’installent temporairement en Guyane pour y travailler, puis rentrent à Paris.
Ils louent un local commercial à Montmartre pour en faire un restaurant.
Quelques années plus tard, ils achètent de nouveaux murs qu’ils transforment en restaurant-cabaret créole, “Chez Armelle et Henri”.
C’est une véritable philosophie de vie : “Nous n’existons pas seulement pour faire de l’argent, mais pour offrir aux gens le trop-plein que nous avons dans le cœur, le destin nous comble et c’est un plaisir de partager ce que nous recevons avec des inconnus”
Le cuisinier
troubadour
Il compose des chansons et chante pendant les repas : le “cuisinier troubadour” est né. Armelle s’occupe de l’intendance. Le duo abat un travail considérable.
Les événements s’enchaînent : croisière sur le Mermoz, tournées en Guadeloupe, rencontre avec des stars dont Line Renaud, enregistrement de disques, passages à la télé…
Leur fille Barbara s’épanouit à leurs côtés. Elle reprend même le cabaret pendant quelques années, à la retraite de ses parents.
C’est elle qui a pris l’initiative de faire publier le livre de souvenirs de son père, d’en écrire la préface et d’en choisir l’illustration. “Nous n’étions pas au courant. Ce fut une belle surprise” confient, émus, Henri et Armelle.
Henri Cyrille partagera avec bonheur tous ses souvenirs, ce vendredi 27 juin, à l’occasion d’une séance de dédicace au café Le Celtique de Breteuil.
EN DEDICACE :
Henri Cyrille sera en séance de dédicace de son livre ce vendredi 27 juin, à partir de 17 heures, au café Le Celtique de Breteuil.
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